Je remercie le GEST d'avoir suscité cette large réflexion. Notre système de protection sociale est soumis à de très fortes tensions liées au changement climatique. Le système assurantiel des agriculteurs doit être repensé, tout comme, plus largement, la soutenabilité financière de notre protection sociale.
Si 10 % des maladies sont liées au génome, alors 90 % d'entre elles sont liées à des facteurs extérieurs. Les pathologies chroniques coûtent extrêmement cher à la sécurité sociale. On ne peut plus rester uniquement dans la logique du soin, même si l'idée de la sécurité sociale, à sa création, était géniale, en offrant à chacun la même qualité de soins. Il faut penser en priorité à la prévention et à une action réfléchie sur la santé globale, en tenant compte de l'impact de la santé environnementale et des pathologies d'origine animale.
Une transversalité est nécessaire, imposant une action coordonnée de plusieurs ministères. L'État doit redevenir stratège ; actuellement, on réfléchit en silos. Il y a bien un plan national mais il n'y a pas vraiment de pilotage stratégique. Je suis tout à fait d'accord pour que le Parlement joue également un rôle accru, en particulier lors du vote de la loi de financement de la sécurité sociale.
Je me pose une question sur la formation des jeunes médecins. Comment les sensibiliser davantage à l'environnement ?
La précarité pose problème. Les risques sont accrus pour les plus pauvres et les plus fragiles. Les personnes qui appartiennent aux catégories socioprofessionnelles (CSP) les plus défavorisées meurent plus tôt et sont davantage malades. On a longtemps pensé que notre système de sécurité sociale accessible à tous réduisait cette fracture entre CSP, mais elle ne fait que s'aggraver. Ne faudrait-il pas conduire des actions spécifiques en faveur des populations les plus à risque ?
Les modifications de propositions suggérées sont intéressantes. Créer une sixième branche n'est peut-être pas la solution. Je suis favorable à ce que l'on retire cette référence. Toutefois, nous devons continuer à réfléchir car le problème de la soutenabilité financière et des ressources à trouver pour pallier ces risques est fondamental. Il faut davantage intégrer le facteur environnemental dans toutes les politiques publiques.
Le groupe socialiste votera ce rapport, d'autant plus qu'il a été modifié afin d'être davantage consensuel. Il doit nous servir de base de réflexion à tous. Nous devons travailler beaucoup plus régulièrement sur ce sujet.