Animafac est un réseau d'associations étudiantes créé il y a 25 ans pour permettre aux associations de mener leurs projets collectifs basés sur l'échange d'expériences entre les associations. Chaque citoyen et citoyenne a un rôle à jouer dans la vie de la cité. J'aborderai donc pour ma part la question de la vie étudiante au prisme des associations. Animafac a pendant deux ans mené un projet intitulé « Construire les villes étudiantes de demain », qui se rapproche de la thématique de cette table ronde sur le campus de demain.
Mon intervention sera plus spécifiquement ciblée sur la question des associations et de la vie étudiante. Nous estimons que le sujet qui nous réunit aujourd'hui est d'une importance cruciale, notamment sur la question des « villes campus » qui est l'une des modalités d'organisation de la vie de campus auxquelles nous sommes particulièrement attachés. La question de l'autonomie des universités permet de travailler facilement avec l'environnement territorial dans lequel elles évoluent, villes ou régions, ainsi qu'avec les différents acteurs de la vie étudiante, dans laquelle les Crous jouent un rôle très important.
Les associations étudiantes ont pris l'initiative d'organiser des actions de distribution alimentaire pendant la crise sanitaire, en lien avec les territoires et les acteurs locaux. L'établissement supérieur est en effet ancré dans un territoire local : il doit être considéré selon une logique globale et territoriale.
Comme je le disais précédemment, Animafac prône la notion de « ville campus ». Des campus sont bien implantés sur les territoires et les lieux de vie. Le rôle des étudiants et étudiantes ne se limite pas à celui d'apprenant ; ils sont aussi des citoyens et citoyennes à part entière, associés à l'ensemble des activités de la ville.
La présence des étudiants au sein de la ville engendre une vie active dont le dynamisme est renforcé lorsque des dispositifs sont mis en oeuvre. J'entendais évoquer tout à l'heure la problématique de la vie étudiante, qui serait perçue comme nuisible par les autres citoyens. Les associations étudiantes mènent des actions pour trouver l'équilibre entre le voisinage et les citoyens et citoyennes que sont les étudiants et étudiantes.
Une vie étudiante dynamique favorise l'épanouissement de chacun, l'innovation, la créativité et le rayonnement des campus au niveau national, voire international. Du côté des villes, nous souhaitons travailler dans une logique d'attractivité. Les établissements universitaires doivent donner envie de s'investir et de rester dans la ville où ils se trouvent. Si la vie étudiante n'est pas intéressante dans ce territoire, l'étudiant cherchera à partir. Les villes souhaitent encourager les étudiants et les étudiantes à rester dans le territoire et à en devenir, des acteurs et actrices à part entière.
On a vu apparaître pendant la crise sanitaire des partenariats particulièrement intéressants et inédits, des liens entre ville, centre communal d'action sociale (CCAS), université et Crous pour organiser l'aide alimentaire. Ces démarches aboutissent à répondre de manière pertinente aux besoins des étudiants.
En ce qui concerne le numérique, sujet sur lequel nous travaillons depuis de nombreuses années au sein du réseau, beaucoup a été dit et je n'y reviendrai pas.
La question de l'hybridation n'est pas forcément notre expertise, mais nous avons vu que le distanciel ne peut se substituer complètement au présentiel. Tous les intervenants sont d'accord sur ce point. Des solutions ont été apportées par le numérique aux questions posées par la crise, mais un besoin de créer du lien est apparu. Le lien social par le numérique a été très fort pendant les premiers mois de la pandémie, mais ensuite s'est confirmé le besoin de relations en présentiel.
Nous travaillons beaucoup avec le Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire (RESES), une association qui offre un plaidoyer politique sur la transition écologique au coeur des campus. La question de la mobilité douce a été largement évoquée, de même que celles des infrastructures et de la biodiversité, avec des îlots de fraicheur et des aménagements verts. Se pose aussi la question de la capacité des acteurs de la vie étudiante à repenser cette notion sur un mode plus collaboratif, à agir toujours plus dans une logique d'alimentation durable avec les étudiants et les Crous. Les associations étudiantes se mobilisent de plus en plus sur les questions de tri des déchets, d'alimentation durable, etc. Des associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP) permettent ainsi d'obtenir des produits frais de qualité et à prix abordable. La question de la vie étudiante est plus que nécessaire pour la prise en compte de besoins qui évoluent très rapidement. Les structures associatives peuvent efficacement accompagner les universités et les futurs campus dans leur évolution.
La prise en compte des modalités d'action par les acteurs de la vie étudiante est plus que nécessaire. La participation des étudiants et des étudiantes et l'intégration de leurs souhaits dans la réflexion sur le campus de demain sont importantes. Paris Saclay a précisément interrogé les étudiants sur leur manière de voir le campus. Il est logique selon nous d'appréhender de façon globale les exigences de la vie étudiante.