J'interviendrai notamment sur la place de l'intelligence artificielle dans nos réflexions. Je livrerai trois exemples de son utilisation. L'université Laval au Québec l'utilise pour la réussite étudiante et la reconnaissance de signaux faibles, dans une logique de lutte contre le décrochage. Ce système permet d'alerter l'étudiant, mais aussi l'administration et les enseignants. Des assistants virtuels ont été mis en place pour les enseignants. Cette expérience montre que les étudiants ne se rendent pas compte qu'ils ont affaire à des assistants virtuels qui les aident à répondre. Saint-Louis University recourt à des assistants numériques installés dans les chambres des étudiants, et offrent des réponses rapides à ces derniers. Cependant, Amazon récupère toutes les données sur les étudiants qui participent à cette expérience, ce qui soulève la question de la souveraineté numérique et du respect des données.
Le sujet du temps de projection pour penser le campus de demain est complexe. Nul ne peut se projeter en matière de numérique à l'horizon de 10 ans : le changement considérable d'échelle intervenu depuis dix ans le montre. Il faut concevoir les bâtiments à un numérique qui évoluera. Les réseaux filaires seront aussi importants demain qu'aujourd'hui ? Quid du transport de l'électricité ? Nous savons nous projeter à peu près à l'horizon de 3 à 5 ans. Je fais partie d'un groupe qui publie des projections à 1, 3 et 5 ans pour étudier l'impact du numérique. Au-delà, cela devient extrêmement complexe.
Enfin, je rejoindrai Isabelle Demachy sur le financement de l'innovation et les aides, les appels à projets, les réponses au PIA, etc. Je mettrai un bémol sur le fait que dans les universités plus petites, la réponse aux appels à projet est très complexe. Ces appels arroseront toujours les universités ou les structures qui ont la capacité à répondre. Ce n'est pas forcément le cas de toutes les universités.