La communication a un impact inévitable sur les comportements. Or ceux-ci sont le vecteur de propagation d'une maladie infectieuse.
Dans une enquête menée fin décembre-début janvier, on demandait aux sondés s'ils avaient évité les lieux bondés, à cause du covid. Les niveaux de réponses étaient les mêmes que l'été dernier, alors que la situation épidémique était complètement différente. Je m'attendais à un taux de réponses positives beaucoup plus élevé.
Les comportements sont un élément critique de l'anticipation de la situation.
Sur la vaccination, je vois deux éléments problématiques : le premier est l'incertitude, très difficile à accepter par les gens. Le second est l'hypersimplification. Ainsi, le vaccin n'empêche pas l'infection, mais il la réduit. Là est toute la différence. Contre Omicron, une vaccination récente réduit la probabilité d'infection de 70 %, et de 50 % trois mois plus tard. Chaque niveau de réponse, qu'il s'agisse des masques, de la ventilation ou de la vaccination, apporte une partie de la solution.
Dans l'incertitude totale, les scientifiques élaborent des hypothèses. Ce qui nous aiderait serait de disposer d'objectifs à partir desquels évaluer la pertinence de telle ou telle politique. La première phase de la pandémie était paradoxalement plus simple parce qu'on avait des objectifs clairs : réduire la circulation du virus et le nombre d'arrivées à l'hôpital. Dans l'avenir, il sera de plus en plus difficile d'établir ces objectifs.
Qu'est-ce qui est acceptable pour la société ? C'est sur cette base que l'on peut répondre.