On sait que l'UCI protégeait une dizaine de coureurs dont le profil était douteux. Lance Armstrong a été personnellement sous protection de 1999, date de son contrôle positif aux corticoïdes, jusqu'en 2010. Replaçons-nous en 1998 : l'UCI cherche alors un symbole pour reconstruire son sport sur les décombres du Tour de France 1998. Lance Armstrong sera celui-là. Il a créé une fondation, sa personnalité en fait un candidat idéal. Des transactions financières ont même eu lieu entre Lance Armstrong et l'UCI. C'est une histoire absolument rocambolesque.
Mais qui s'interposera ? Qui dénoncera les conflits d'intérêts et la corruption ? Qui y a intérêt ? Ce lobby est tentaculaire. La marchandisation du sport va se poursuivre. Pour les acteurs du sport, le dopage n'est qu'un caillou dans la chaussure, rien de plus. Il n'y a pas d'urgence.
C'est à cause de ce raisonnement que le cyclisme est en train de rater le virage après l'affaire Armstrong, comme il a raté celui après le scandale Festina. Rendez-vous compte : une enquête fédérale a été ouverte aux États-Unis, abruptement interrompue en février 2010. C'est l'USADA qui l'a poursuivie, pour aboutir au fameux rapport d'octobre 2012.
Autre exemple : l'UCI organise les élections de renouvellement de sa direction en septembre prochain à Florence. Pour l'heure, il y a un seul candidat : Pat McQuaid, déjà à la tête de l'organisation. Tout est dit.