Je rebondis sur la question de l'anticipation, qui est déjà une forme de réponse réactive. Le changement climatique, processus évolutif, a des répercussions croissantes que nous ne pouvons pas toutes anticiper. Or, la protection sociale fonctionne selon la fréquence des évènements : on observe peut-être une évolution de paradigme dans le sens où anticiper sur la base du passé ne suffit plus. Il faut passer à la planification et à la prévention.
La protection sociale et les politiques sociales et environnementales doivent donc aller dans le sens de la planification à long terme, sur la base d'une collaboration avec les milieux académique et de la recherche. Il faut réfléchir dès maintenant à ce qui se passera dans 50 ans.
Quant à la vulnérabilité, elle y est liée. La protection sociale, de façon croissante, se révèle comme un instrument majeur pour garantir une protection minimale des personnes.
Au fond, la protection sociale relève d'une relation contractuelle entre l'État, les citoyens et les forces productives. Dans le contexte du changement climatique, il faut réfléchir à ce que tout citoyen peut demander à l'État et à ce que l'État peut lui apporter en termes de garanties de protection. Les problèmes de financement et les risques vont augmenter : jusqu'où peut-on garantir, et quoi ?