chef du département « recherche-développement, innovation et expérimentation », direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO), ministère de l'éducation nationale. - Mon intervention vise à détailler comment la DGESCO porte le dossier de l'expérimentation dans un contexte de partage des tâches entre l'administration centrale, les académies, les établissements scolaires, les équipes pédagogiques et les collectivités territoriales.
Nous recourons à l'expérimentation pour mettre en place des politiques d'éducation scientifiquement fondées. Trois notions sont importantes :
- la recherche-développement : nous travaillons par exemple étroitement avec l'Institut français de l'éducation pour développer ces politiques ;
- l'innovation et l'expérimentation : notre objectif est d'aménager la norme scolaire pour des publics diversifiés. Cela peut amener à déroger à certaines dispositions règlementaires. Nous ne nous inscrivons plus dans une logique d'égalité de traitement, mais d'égalité de résultat. De ce point de vue, l'évaluation est essentielle ;
- la recherche-expérimentation : des outils pensés par la recherche sont expérimentés pour ensuite être développés. C'était par exemple le cas du programme « Parler ».
Autre cas dans lequel l'expérimentation est une démarche de gouvernement du système éducatif : la « mallette des parents ». Expérimentée pendant deux ans dans l'académie de Créteil, évaluée très positivement par l'Ecole d'économie de Paris, elle a été étendue à 1 300 collèges et a donné lieu à une deuxième expérimentation dans l'académie de Versailles, afin d'approfondir le volet orientation en troisième.
Mon département s'attache notamment à :
- développer la professionnalisation des acteurs du système éducatif en matière d'expérimentation dans les académies ;
- être un réceptacle de nouvelles idées, pour mieux les diffuser.
Depuis sa création, a été instauré un réseau de correspondants, les CARDIE (Conseillers académiques recherche développement innovation expérimentation). Nous travaillons avec eux sur la professionnalisation, autour de cinq compétences-clés :
- savoir repérer l'innovation ;
- accompagner l'innovation et l'expérimentation ;
- communiquer et anticiper ;
- évaluer ;
- travailler en partenariat.
Pour l'évaluation, plusieurs méthodologies existent. Par exemple, des enquêtes « chefs d'établissements » sont conduites par l'administration centrale, afin de suivre la mise en place des réformes. La randomisation consiste à disposer de groupes tests et de groupes témoins totalement comparables. Nous choisissons les méthodes les mieux adaptées.
L'administration centrale a pour mission de repérer et diffuser les innovations, qui interviennent dans le cadre d'une contractualisation. Nous développons aussi des outils pour le système éducatif :
- la base de données des expérimentations, Expérithèque, en accès libre sur EduSCOL (ou EduScol) ;
- des vade-mecum (prochainement, nous développerons un vade-mecum pour la mise en oeuvre du programme CLAIR (collèges et lycées pour l'innovation, l'ambition et la réussite) et un autre sur les « Learning centers » ;
- les outils du Web 2.0, très utiles pour être en contact avec l'ensemble des acteurs du système éducatif.
Enfin, nous organiserons, les 31 mai et 1er juin prochains, les premières journées de l'innovation du ministère de l'éducation nationale, qui seront clôturées par Luc Chatel.