Je m'interroge à plusieurs titres. A propos de la réponse de Luc Chatel à la question qui lui avait été posée par l'AEF, sachant que la plupart des expérimentations bénéficient de moyens supplémentaires, comment parviendrons nous à les généraliser dans le contexte qui s'impose aujourd'hui à l'éducation nationale, dès lors qu'elles auront été évaluées positivement ? Comme vous l'avez dit, une expérimentation fonctionne parce qu'elle fait appel à des personnes motivées, qui s'approprient les enjeux et bénéficient de moyens. L'évaluation ne peut être, dans ces conditions, que positive. Comment faire, dans la « vraie vie », avec moins de moyens ?
Je m'interroge également sur la place de la recherche, quand injonctions et réformes vont souvent à l'encontre de ses conclusions. Ainsi, le ministre a-t-il imposé unilatéralement la semaine de quatre jours, alors que tous les chercheurs savaient que ce n'était pas la meilleure solution. Il en va de même du soutien obligatoire instauré dans les écoles maternelles et primaires.
Enfin, nous sommes aussi des élus locaux. Les élus ont souvent le sentiment d'être les dernières personnes inscrites au tour de table, dès lors qu'un financement est nécessaire, sans avoir été suffisamment associés en amont. Il est possible de faire différemment. Il est, par exemple, possible de co-construire la carte des formations en fermant des sections et en en ouvrant d'autres, à condition que le projet ait du sens et soit partagé.