– User Centric mériterait presque une autre table ronde. Je vous encourage donc à relancer ce sujet. Nous serons ravis d’y contribuer.
S’agissant de la taxe streaming, j’aimerais répéter ce qui vient d’être dit : toutes les plateformes doivent être concernées, autant YouTube que Spotify. Pourquoi ? Prenez la taxe sur la vidéo : tout le monde la paye, de YouTube à Netflix. Si nous décidions de ne taxer que certaines plateformes, elles seraient fondées à invoquer une rupture d’égalité devant l’impôt. Cela nous semble juridiquement risqué. Nous avons bien évidemment toute confiance dans les pouvoirs publics pour expertiser ce sujet et attribuer des mérites et des défaillances aux différentes propositions.
Concernant le scénario de répercussion, notre approche est simple. On a entendu tout et son contraire. On a dit que cela allait être potentiellement répercuté sur les ayants droit, sur les revenus pris en charge par les plateformes – on a un léger doute sur ce point –, ou sur les abonnements. Quel que soit le scénario, personne n’est aujourd’hui en capacité de déterminer le modèle de répercussions. Une chose est sûre : si nous en sommes arrivés à proposer un taux extrêmement bas, c’est pour que cet impact soit indolore, quel que soit le scénario de répercussions, qu’il soit à 100 % ou partiel.
Imaginons, dans le pire des cas, une augmentation de 1,5 % de l’abonnement sur un abonnement à 10 euros. Cela va-t-il vraiment perturber l’équilibre économique des plateformes ? J’exprime ici mes doutes les plus sérieux.
S’agissant de la question des résiliations, argument qu’on a souvent entendu, notamment dans cette période où le coût de la vie augmente et où certains sont amenés à faire des choix, nous n’avons pas constaté de mouvements sur les marchés. On l’a vu un peu au Royaume-Uni, mais la différence tient surtout à la taille entre l’audiovisuel et la musique. Dans l’audiovisuel, en France, si vous voulez avoir accès à l’intégralité du catalogue disponible, vous devez cumuler les abonnements. On est là en effet dans une logique d’exclusivité alors que, pour la musique, un seul abonnement est nécessaire pour avoir accès à l’intégralité du catalogue, à deux ou trois exceptions près.
Imaginons que, dans le pire des cas, le consommateur assume cette répercussion : elle sera minime de notre point de vue, et ne conduira pas à abandonner l’abonnement que l’utilisateur ou la famille a pu souscrire.