L'annonce simultanée au Conseil de l'ouverture d'un deuxième marché carbone -- qui soulève de nombreuses interrogations au regard de ses conséquences sur l'habitat social collectif -- et le rétrécissement spectaculaire du Fonds social pour le climat, tel que le propose le Conseil, est particulièrement problématique. Ce dernier -- dont le budget serait diminué de 72 milliards d'euros avec cofinancement des États à 59 milliards d'euros sans cofinancement obligatoire des États -- avait pourtant été conçu dès le début comme le moyen d'amortir le choc social de cette transition.
Il est temps de changer notre niveau d'analyse : l'important n'est plus aujourd'hui d'adopter une analyse critique des objectifs fixés par la législation européenne, mais bien une analyse concrète des trajectoires décidées, pour évaluer leurs conséquences sociales ainsi que leur acceptabilité. Cette remarque vaut par exemple pour l'habitat, évoqué précédemment, mais aussi pour la problématique des véhicules qui nécessite la mise en place de nombreux aménagements. L'évaluation plus précise des conditions de réalisation de ces objectifs est une condition sine qua non à la tenue de débats efficaces. Les exigences industrielles et de financement, inhérentes à ces transitions, doivent elles aussi être abordées de manière concrète. Nous devons nous montrer plus proactifs dans la détermination de stratégies nationales, a fortiori compte tenu du contexte géopolitique actuel. L'énergie est aujourd'hui un sujet hautement « inflammable », en passe de devenir un véritable sujet du quotidien. Nous devons anticiper les questionnements de nos concitoyens et les informer des enjeux futurs auxquels tout un chacun sera confronté.
Le Sénat devrait créer des missions d'informations sur ces sujets, pour décrire les conséquences concrètes des transitions à venir.