J'ai donné l'exemple de la qualité de l'air, mais il y a également des problématiques sur la luminance ou le degré de lumière. Avec l'arrivée des écrans et des tableaux interactifs, des rideaux ont été installés dans les classes. On se retrouve à mesurer la luminance. Les élèves situés au fond de la classe, ou à plus de trois mètres, vont avoir plus de difficultés à lire ce qu'il y a sur le tableau, si la police utilisée est trop petite. Il existe énormément de variables. En outre, la qualité de l'air, tous les autres facteurs que j'ai évoqués - comme l'acoustique, la lumière, la colorimétrie, le visuel, la thermique, l'hygrométrie et la biophilie - sont déterminants. Ils sont plus ou moins prégnants et relèvent de domaines de recherche variés. Contrairement aux Anglo-saxons, tous les champs de recherche ne font pas l'objet d'études pluri factorielles. Lorsque des capteurs de qualité de l'air sont installés, celle-ci est meilleure grâce à une meilleure ventilation. Mais c'est difficile à démontrer scientifiquement. De même pour l'acoustique, le Brésil effectue actuellement des expérimentations dans ce domaine avec des enceintes placées sur les bureaux des élèves pour leur permettre de mieux entendre l'enseignant.
Depuis 2018, nous avons découvert grâce à des chercheurs spécialisés en physico-chimie de l'environnement que le fait d'améliorer à tout prix la performance énergétique en passant de E ou F à A, a conduit à la création de bâtiments « aquariums » ! Il faut aussi des indices de qualité de l'air intérieur, à l'image de ceux qui existent pour l'air extérieur.
Sur la question des constructions de l'époque de Jules Ferry et celles plus contemporaines, je vois de grandes différences, les procédés constructifs étant différents. Il existe encore des établissements scolaires de type Pailleron sur le territoire. Sur les 150 millions de m2, on estime a environ 60 % la part du parc à rénover.
La politique énergétique va avoir un impact important sur la consommation et la gestion des ressources, et la qualité de l'air sur la santé et sur la performance scolaire. Mes collègues étrangers commencent à travailler sur des environnements dynamiques en développement, par exemple, les mobilités douces pour aller à l'école. Cette philosophie anglo-saxonne appelée nudge sollicite les élèves au quotidien et travaille sur les espaces anxiogènes pour les élèves. Les sanitaires sont un facteur de stress chez les jeunes. C'est un problème de santé publique nationale qui n'est pas assez abordé ! Les couloirs des collèges ou lycées des années 70 sans lumière naturelle sont également anxiogènes.