C'est vrai que, aujourd'hui, dès qu'un jeune joueur pointe le bout de son nez, il est forcément repéré et par des marques et par des agents. Il existe deux ou trois grosses agences de joueurs de tennis aujourd'hui, qui sont d'ailleurs aussi un peu présentes dans le football. Elles proposent à ces joueurs de s'occuper de leur carrière. Leurs services vont du choix d'un entraîneur à la négociation des contrats et de certaines garanties sur les tournois. Elles peuvent également donner des conseils en matière d'investissements et de gestion du patrimoine. Elles vont jusqu'à donner des conseils en matière de délocalisation afin de permettre aux joueurs de bénéficier d'une fiscalité plus avantageuse. Elles gèrent l'intendance, réservent les billets d'avion.
Ces organismes sont très connus sur la place publique. Ils interviennent dans le monde du sport - la Formule 1, le football, du golf -, mais aussi du spectacle. Aujourd'hui, quasiment tous les joueurs professionnels, tous sports confondus, sont représentés par quelques-unes de ces grandes maisons.
Lorsqu'un sportif, quel que soit le sport qu'il pratique, commence, à vingt et un ans ou à vingt-deux ans, à avoir des rentrées d'argent qui lui permettent de vivre convenablement, il est effectivement encadré.
Après les cinq ou six meilleurs joueurs de tennis du monde, on dégringole très vite au cent vingtième du classement, lequel ne sera pas arrivé à mettre un centime de côté à la fin de l'année. Disons que les six meilleurs joueurs du monde se situent dans une catégorie bien à part. Les autres, jusqu'au vingt-cinquième joueur, vivent bien et peuvent finir leur carrière en ayant mis pas mal d'argent de côté. Ceux qui sont classés entre la cinquantième et la centième place peuvent, en fin de carrière, s'acheter une jolie maison ou un très bel appartement à Paris. Comme l'a indiqué Yannick Noah, ils redémarrent ensuite dans la vie active. C'est pour cela que, ne sachant pas jusqu'où ils vont aller, ces joueurs essaient très tôt, dès l'âge de vingt et un ou vingt-deux ans, d'optimiser leurs revenus en s'installant dans un pays voisin, où ils pourront chaque année économiser un petit peu plus. Ce « petit plus » fera peut-être la différence à l'arrivée.
Ces joueurs sont effectivement encadrés, car la plupart d'entre eux n'ont aucune notion de fiscalité. C'est vrai qu'en vieillissant...
Les joueurs jouent six à sept mois par an à l'étranger. Yannick Noah a évoqué les contrats publicitaires. Il a raison : pour des joueurs comme Rafael Nadal ou Roger Federer, le prize money qu'ils gagnent sur les cours est inférieur à ce que leur rapportent les contrats publicitaires. Toutefois, seuls quatre ou cinq joueurs, qui sont hors normes, sont dans ce cas.
La plupart des cent meilleurs joueurs gagnent beaucoup plus d'argent sur le circuit grâce à leurs performances sur le terrain. Les montants de leurs gains sont d'ailleurs officiels, on les trouve sur Internet. Ces joueurs essaient, parce qu'ils jouent beaucoup à l'étranger, d'économiser le plus possible.