Intervention de Philippe Dominati

Commission d'enquête Evasion des capitaux — Réunion du 19 juin 2012 : 1ère réunion
Audition de Mm. Yannick Noah joueur de tennis et chanteur et guy forget joueur de tennis

Photo de Philippe DominatiPhilippe Dominati, président :

Monsieur Noah, je ne pensais pas faire de la politique en vous interpellant, en réagissant à vos remarques. Je vous le redis, ainsi qu'à vous, monsieur Forget, nous vous remercions d'être venus. Il faut tout de même que nous puissions établir un dialogue, en l'occurrence avec des sportifs comme vous. Nous n'avons pas convoqué de footballeurs : comment en choisir un plus qu'un autre ? C'est pareil pour les chanteurs et les acteurs.

Vous, monsieur Noah, vous avez l'avantage d'être et sportif et chanteur. C'est pour nous une chance que d'entendre une personnalité appartenant à la fois au monde culturel et au monde du sport. Cher collègue Vaugrenard, sachez que j'aurais de toute manière posé ces mêmes questions, tant je suis exaspéré, vous le savez très bien, de voir un certain nombre de membres de nos élites quitter notre pays et l'hypocrisie qui consiste à glorifier certaines personnes.

J'ai pris l'exemple du football parce qu'il est d'actualité. Comment accepter que des footballeurs, des joueurs de tennis, des pilotes de formule 1, et même des prix Nobel soient ainsi contraints de partir, de s'exiler ?

Si vous voulez entrer dans l'explication politique et argumenter sur ce plan, je suis prêt à vous suivre. Mais je n'ai pas voulu faire de la situation de M. Noah un cas particulier.

J'ai simplement saisi l'occasion qu'il m'a donnée en évoquant, de façon très franche, le malaise ressenti par un jeune joueur de tennis de 23 ans, dont les préoccupations, dirais-je, se rapprochent de celles d'un membre d'une profession libérale, parce qu'il se retrouve seul face à ses responsabilités, même si les parents sont parfois présents. Ces préoccupations conduisent, comme cela a été dit, à optimiser, à économiser, à prévoir la retraite.

J'ai voulu profiter du sentiment d'incompréhension qu'il a mis en avant en parlant d'une situation qui lui était personnelle. C'est lui qui l'a évoquée, et je n'ai pas compris sa position. D'un côté, M. Noah a souhaité soutenir une proposition que vous défendez avec acharnement, ce que je comprends très bien, mais ce n'est pas le moment du débat budgétaire. De l'autre, il juge qu'un tel niveau d'imposition serait aberrant pour son propre fils.

Je n'ai en aucune façon souhaité remettre en cause la notoriété d'un sportif comme M. Forget, qui, sur ce plan, semble faire l'unanimité.

La parole est à M. Joël Guerriau.

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