La création de l'axe 10 sur les grands fonds marins du plan France 2030 a engendré un glissement du programme et équipement prioritaire de recherche (PEPR), qui est en cours de repérimétrage. Initialement, dans la stratégie nationale, le PEPR emportait des enjeux financiers sur la création d'instruments ; or ces instruments seront développés sous financement de France 2030. Cela crée une épargne pour le PEPR.
Le planeur à moins 3 000 mètres conçu pour surveiller le volcan sous-marin de Mayotte, d'une valeur de 10 millions d'euros, sera financé par France 2030, mais son exploration s'inscrira dans le cadre du PEPR. C'est une première forme d'épargne, mais il y en aura d'autres.
On essaiera d'optimiser au maximum les explorations industrielles liées à France 2030 en associant plusieurs équipes de chercheurs dans un même bateau, pour leur travail de qualification de leurs prototypes dans le cadre des projets PEPR. Le partage engendrera de très grosses économies, sachant que ces frais peuvent avoisiner les 35 000 euros journaliers.
Nous visons le moins de pertes possibles sur les projets scientifiques, dans le cadre du PEPR.
Le Comité interministériel de la mer a validé l'exploration de deux sites géographiques d'intérêt : la dorsale médio-atlantique et Clarion-Clipperton. Mais c'est bien en Polynésie que seront faites les propositions suivantes. Elles porteraient en particulier sur la connaissance générale de la géobiodiversité. Les suites à l'exploration pourraient être des actions de conservation ou d'exploitation, sous réserve d'une totale durabilité. C'est probablement lors du comité ministériel de pilotage de l'automne 2022 que des projets complémentaires pourraient être déposés à ce titre.
En Nouvelle-Calédonie, il faudra étudier la compatibilité des conditions de l'exploration avec la protection de la zone visée, en particulier de la barrière de corail, avant d'envisager toute faisabilité. Sur ce territoire, un projet d'observatoire de long terme, mené conjointement par l'IRD, l'Ifremer et le Japon est à l'étude.
Vous m'avez interrogé sur le niveau de résolution attendu : les explorations dépasseront la seule investigation bathymétrique. Il s'agit de connaître la géobiodiversité ambiante, la présence d'amas sulfurés dans la dorsale médio-atlantique et de nodules polymétalliques à Clarion-Clipperton, ainsi que de qualifier le gisement minéral et l'écosystème présent. C'est une exploration multiparamétrique.
L'AIFM est tout à fait favorable à la transparence des données. L'Ifremer rédige un rapport annuel assez largement rendu public par l'AIFM. Ce contenu pourrait être encore plus ouvert grâce à un prétraitement des données, pour les rendre moins arides et plus facilement déchiffrables, mais cela a un coût qui n'est actuellement pas couvert.