Il faut tout d'abord impliquer toutes les parties prenantes dès les premières phases d'étude du projet. C'est le seul moyen de dissiper la défiance dont souffrent les activités minières traditionnelles, qui touchent à la terre. Les seules activités économiques des régions isolées où nous opérons sont souvent liées à l'agriculture et à l'exploitation de la terre. Il est donc extrêmement important de faire voir aux populations locales les retombées positives du projet. L'exploitation d'un fonds marin peut avoir moins d'impact apparent, mais l'implication de toutes les parties prenantes, à tous les échelons, plusieurs années avant le début des opérations est essentiel.
Il faut également expliquer comment sera partagée la valeur ajoutée induite par l'exploitation. Il faut donc présenter un business model qui tienne la route dès le départ du projet. Le cadre fiscal doit également être expliqué - impôt sur les sociétés, comme en Nouvelle-Calédonie, royalties sur le chiffre d'affaires, comme en Indonésie...
Il faut enfin s'attendre à de fortes oppositions de la part d'ONG environnementales. Il est donc important d'inscrire ce type d'opération dans un cadre RSE internatinal reconnu et non contestable. Eramet déploie aujourd'hui le standard IRMA (International Responsible Mining Assurance), développé par un organisme indépendant. Ce standard a l'avantage d'être exhaustif en termes d'impacts environnementaux, sociétaux et humains des exploitations minières. Il présente aussi l'avantage d'offrir une gouvernance partagée entre industriels, gouvernements, ONG et différentes parties prenantes. Il me semble essentiel d'inscrire tout projet d'exploitation des fonds marins dans un cadre offrant un benchmark international reconnu.