En ce qui me concerne, j'aborderai le sujet de manière différente. En effet, l'établissement que j'ai dirigé ne formait ni des ingénieurs, ni des vétérinaires, mais des enseignants et des CPE. En tant qu'établissement de l'enseignement supérieur de l'enseignement agricole, cet établissement occupe une place à part, mais également privilégiée. L'enseignement agricole, en tant que composante du service public d'éducation, maîtrise en effet la totalité du recrutement et de la formation de ces personnels. Nous parlons de l'enseignement supérieur long, de l'enseignement technique et de la recherche. La formation des enseignants et des CPE, en l'occurrence, établit un lien entre l'ensemble de ces dimensions.
Je m'explique. Pour former les enseignants et les CPE, il est nécessaire de mobiliser la recherche à la fois dans le domaine des sciences de l'éducation et celui des sciences agronomiques. Nous avons besoin d'un aller-retour en termes de recherche pour obtenir les meilleurs professionnels possibles en tant qu'enseignants et CPE dans les lycées agricoles. Une recherche dans les domaines des sciences de l'éducation et des sciences agronomiques est par conséquent importante pour un établissement de l'enseignement supérieur agricole, en l'occurrence pour l'Ensfea.
Il est également nécessaire de disposer d'un appui à l'enseignement technique. Vous évoquiez, Monsieur le président, le lien entre enseignement technique et enseignement supérieur. L'Ensfea et d'autres établissements de l'enseignement supérieur établissent ce lien en appuyant les établissements de l'enseignement agricole dits techniques sur des actions comme l'accompagnement à la rénovation des référentiels de l'enseignement agricole ou d'autres types d'actions en formation continue. Ces éléments contribuent à un écosystème qui réunit les établissements de l'enseignement technique agricole et l'enseignement supérieur.
Enfin, l'enjeu de la formation initiale des enseignants et des CPE réside dans la transposition de la loi dite « Blanquer » à l'enseignement agricole. Nous ne formons pas en effet les enseignants et les CPE comme l'Éducation nationale. Il est important de réaliser une transposition dans l'enseignement agricole, en respectant ses spécificités pour développer une véritable culture de l'enseignement agricole. De la sorte, les enseignants présents dans les lycées agricoles publics et privés bénéficieront d'une culture commune correspondant aux valeurs de l'enseignement agricole.
J'ai peut-être répondu de côté, mais néanmoins en lien avec les grands enjeux existants. L'enseignement agricole est en effet un système complexe qui nécessite d'être considéré dans sa globalité d'enseignement technique, de recherche et d'enseignement supérieur, avec un lien entre ces différents domaines.