Intervention de Gilles Trystram

Mission d'information Enseignement agricole — Réunion du 18 mai 2021 à 16h40
Enseignement supérieur agricole long — Audition de Mm. Emmanuel delMotte doyen de l'inspection de l'enseignement agricole du ministère de l'agriculture et de l'alimentation gilles trystram directeur général de agroparistech et christophe fachon directeur général délégué à junia pour isa lille

Gilles Trystram, directeur général d'AgroParisTech :

Je vous réponds selon la vision de l'établissement AgroParisTech et selon ma vision de président des concours communs d'entrée aux écoles d'ingénieur. Selon ce second point de vue, il n'existe aucune différence entre des établissements rattachés au ministère de l'enseignement supérieur et des établissements rattachés au ministère de l'agriculture. Il s'agit de la même banque de concours. Nous raisonnons d'une manière identique. Nous définissons ensemble les orientations. Les jurys sont communs. Il n'existe donc pas de différence de fonctionnement au moment du recrutement. Je dirai ensuite un mot sur l'information des jeunes et sur la période qui précède les concours. L'ensemble de nos établissements fonctionnent effectivement avec des concours. Chacune des écoles possède pour autant des voies d'entrée particulières. Il existe quelques différences, de ce point de vue, entre le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation (Mesri) et le ministère de l'agriculture et de l'alimentation, ce dernier appliquant le code rural et de la pêche maritime par rapport à ses établissements, dans le respect de la définition de la loi.

Je ne distingue donc pas de différence majeure. Il n'en existe pas davantage lorsque nous sommes amenés à discuter. Il existe en effet des flux croisés entre nos établissements. Nous accueillons régulièrement des élèves en provenance de l'Ensfea, par exemple. Certains de nos élèves, de leur côté, se rendent parfois dans des écoles dépendant du Mesri. Il ne s'agit pas par conséquent d'un enjeu en tant que tel, chacune des écoles possédant, par ailleurs, dans le cadre de l'évolution de l'enseignement supérieur, son rattachement ou son lien universitaire régional, dans le respect de la politique de regroupements de l'enseignement supérieur en France. Il n'existe ainsi pas de difficulté en termes de gouvernance. Rappelons en particulier que nous dépendons d'une double tutelle depuis l'une des dernières lois relatives à l'enseignement supérieur, même si nous possédons une tutelle principale.

En revanche, vous avez raison sur un point, la méconnaissance par les jeunes lycéens des conditions d'exercice et de la diversité des métiers qui peuvent être réalisés sur le champ auquel nous formons. J'ouvre une parenthèse. Dans le questionnaire qui nous a été adressé, une question portait en effet sur l'évolution du baccalauréat. Il est certain qu'il existe une interrogation à ce niveau. Nous verrons les conséquences dans quelques années, lorsque les élèves rejoindront les écoles. Il existe pour le moment une inquiétude quant aux choix des deux majeures pour lesquels les élèves optent au niveau de la terminale. Si les choix sont moindres en sciences du vivant et en biologie, une interrogation se fait jour sur les connaissances, la culture et la construction de l'esprit des élèves. Je ne rejette pas les mathématiques et la physique. Je suis moi-même issu de ce domaine. En revanche, il est vrai qu'il existe une interrogation et un enjeu dans les explications à apporter. Nous avons donc construit et déposé des projets collectivement pour apporter de l'information sur les métiers existants aux jeunes dans le cycle de la seconde, de la première et de la terminale. Il s'agit d'un élément important.

Je ne sais pas répondre en revanche à votre question sur la possibilité qu'une marque commune facilite le recrutement ou les orientations. Aujourd'hui, en effet, au niveau des écoles vétérinaires et de l'ouverture post-bac, nous enregistrons, de mémoire, 6 000 candidats pour 160 places. La visibilité est donc réelle. Les marques sont en outre déjà également extrêmement présentes dans la « compétition » entre établissements de l'enseignement supérieur. Je me félicite en particulier de la réputation mondiale excellente dont jouit AgroParisTech. Depuis la création d'AgroParisTech, en 2007, nous n'avons pourtant pas travaillé dans ce sens. La réputation s'est progressivement installée. Il est évident qu'elle nous sert, comme le fait d'être membre de l'université Paris Saclay nous servira, puisqu'elle est située au 12ème rang mondial en agriculture dans le classement des universités de Shanghai. J'ignore si une marque plus large apporterait un plus. En revanche, une information aux jeunes expliquant les métiers, les aidant dans l'orientation, etc., constitue un élément essentiel. Les jeunes ne peuvent pas en effet se diriger vers un secteur qu'ils méconnaissent. Or le terreau est désormais extrêmement favorable. Le souhait de s'engager, de contribuer, d'agir, d'être un élément des évolutions en cours est en effet prégnant. Je crois que la chance de nos écoles est que les jeunes les rejoignent en possédant déjà cette vision. En revanche, ils ne connaissent pas la diversité des métiers, des emplois et des activités.

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