Intervention de François Beaupère

Mission d'information Enseignement agricole — Réunion du 12 mai 2021 à 13h35
Audition de Mm. François Beaupère deuxième vice-président de l'assemblée permanente des chambres d'agriculture apca président de la chambre régionale d'agriculture des pays de la loire et gilbert guignand secrétaire-adjoint de l'apca président de la chambre régionale d'agriculture auvergne-rhône-alpes

François Beaupère, deuxième vice-président de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA) :

Les professions agricoles font aujourd'hui face à un enjeu phénoménal, dans la mesure où un véritable papy boom affecte non seulement l'ensemble des métiers, tant les chefs d'exploitation que les salariés, mais aussi l'ensemble des secteurs, à savoir la production, l'exploitation et les services. L'APCA et le ministère de l'agriculture partagent les mêmes préoccupations, qui sont également celles que vous avez exprimées Madame Monier, à savoir que l'orientation des jeunes vers l'enseignement agricole doit pouvoir s'effectuer assez tôt. Pour ce faire, l'Éducation nationale doit être en mesure de proposer dans les cursus scolaires la filière agricole en tant comme une voie naturelle d'orientation. Il me paraît en outre important de présenter cette dernière comme une voie d'enseignement souhaitable, et non pas comme une « roue de secours » de la scolarité. L'agriculture et l'enseignement agricole sont riches et ont la capacité de fournir des emplois très qualifiés aux citoyens souhaitant entrer dans ces métiers. L'une des priorités, aujourd'hui, est donc de travailler sur l'orientation puis sur l'enseignement en tant que tel, notamment sur la question de l'enseignement continu ou de l'enseignement par alternance au moyen de l'apprentissage.

Je constate que l'enseignement agricole bénéficie d'un maillage à peu près homogène sur le territoire national ainsi que d'une répartition globalement équilibrée entre l'enseignement public et l'enseignement privé, ce qui crée une forte complémentarité. En d'autres termes, l'enseignement agricole présente de nombreux atouts que nous tentons de mettre en avant avec les faibles moyens dont nous disposons. L'APCA cherche à préserver ce maillage tout en maintenant les équilibres financiers imposés. De fait, il est indispensable de s'assurer du maintien d'un taux de fréquentation régulier des classes dans les formations agricoles.

Comme l'a rappelé le Président de la République, la souveraineté alimentaire constitue une priorité stratégique en France. Pour répondre à cette priorité, nous devons mettre en oeuvre les moyens nécessaires au renouvellement des générations dans les métiers de l'agriculture. Ces moyens doivent être déployés dès la formation initiale, au cours de laquelle des passerelles doivent être mises en place entre la filière générale et les filières techniques agricoles. Par ailleurs, la force de l'agriculture réside à mon sens dans l'acquisition d'une expérience de terrain. C'est pourquoi il me semble que l'accent doit être mis, durant la formation, sur la transmission aux apprenants d'un esprit d'ouverture, indispensable au développement de l'autonomie nécessaire aux professions agricoles. L'agronomie ne s'apprend pas uniquement dans les livres, mais en grande partie sur le terrain.

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