Afin de compléter le propos de Gilbert Guignand, je précise que le niveau d'implication dans la formation est très différent entre les chambres d'agriculture régionales et les chambres d'agriculture départementales. Les deux structures peuvent toutefois bénéficier de la complémentarité et de l'appui apportés par les fermes expérimentales qui constituent un réel support de formation, tant dans l'enseignement initial que dans la formation continue. J'ajoute à ce titre que les chambres d'agriculture jouent un rôle fondamental dans la formation continue.
Cependant, les conseils régionaux ont fréquemment souligné qu'il était nécessaire de faire des efforts en matière de complémentarité entre l'enseignement public et l'enseignement privé afin d'optimiser le financement de ces formations. À cet effet, des espaces de dialogue ont été mis en place afin d'échanger entre représentants du privé, du public et de la région. Bien qu'un accord soit parfois difficile à trouver, ces espaces nous permettent de dialoguer efficacement, ce qui n'est pas forcément évident. Je rappelle à ce titre que les formations privées étaient historiquement majoritaires, notamment en raison de l'existence du réseau des maisons familiales.
Concernant la formation, de nombreux efforts restent en outre à fournir en vue d'oeuvrer à la formation des jeunes filles qui, à mon sens, représentent en partie l'avenir de l'agriculture. Si l'on constate un faible taux de féminisation au sein des chefs d'exploitation par exemple, 45 % des effectifs scolarisés dans l'enseignement agricole sont des jeunes filles. Ces dernières occupent ainsi des postes, parfois à hautes responsabilités, principalement dans le secteur des services gravitant autour du milieu agricole, à l'exemple de la distribution, de la commercialisation ou de la finance. L'agriculture bénéficie d'un fort taux de féminisation, qui est significativement plus élevé, me semble-t-il, que dans certains milieux industriels. À titre personnel, je trouve ces évolutions particulièrement positives, d'autant que les capacités physiques ne sont plus forcément des critères de sélection. J'espère ainsi que, grâce à ces évolutions importantes, nous parviendrons à relever les défis du futur. Je cède la parole à Dominique Bouvier, qui pourra certainement compléter mon propos.