On mesure bien le déficit de relations avec les missions locales, ainsi que le manque de connaissances de ce qu'elles sont : même si elles ont une mission dans le cadre du service public de l'emploi, elles ne sont pas du tout un Pôle emploi bis jeune ! L'accompagnement qu'elles proposent revêt plusieurs facettes. Ce n'est pas suffisamment connu des collectivités - et c'est souvent à géométrie variable.
Dans la mesure où la gouvernance des missions locales est à la main des élus locaux, qui en sont les pilotes, on s'attendrait à ce que les maires développent un lien fort avec les missions locales de leur territoire. Il y a là un paradoxe...
Depuis deux ans et la fin du Conseil national des missions locales, l'UNML a pris en main la fonction d'animation du réseau. Il nous faut améliorer les relations avec les collectivités locales, notamment en faisant mieux connaître ce que nous sommes. À ce titre, l'entrée en vigueur du dispositif 1 jeune, 1 solution, le développement de la garantie jeunes et, aujourd'hui, la mise en place du Contrat d'engagement jeune (CEJ) ont accru la visibilité du réseau.
On a engagé des relations avec l'Association des maires de France et avec Régions de France. Le fait de pouvoir reconstituer un espace de discussion nationale avec les représentants des élus locaux pour rappeler notre rôle, attendu que notre mode de gouvernance et de financement est très adapté à notre identité : nous ne pouvons pas fonctionner sans avoir autour de la table l'ensemble des acteurs : État, régions, collectivités locales, départements, EPCI, communes. Il est important que tous soient parties prenantes du pilotage des structures. C'est un objectif, car, dans les faits, ce n'est ni si fluide ni si opérationnel.
Il nous faut aller à la rencontre des élus, leur demander de nous consacrer du temps et de prendre part à la gouvernance. Sur ce point, il y a une importante marche à monter. On peut d'ailleurs s'étonner de ce déficit des connaissances des collectivités au regard de notre origine et de notre développement dans les territoires.
Par ailleurs, nous ne sommes pas assez reconnus comme acteurs territoriaux. Nous nous revendiquons comme un service public territorialisé des jeunes : notre grande force, c'est notre autonomie dans la mise en oeuvre des moyens de l'action publique qui nous sont délégués, pour coller aux besoins des territoires dans un cadre contractuel.
Nous avons un souci d'organisation au sein du réseau, dans la mesure où l'échelon départemental n'existe pas, aux côtés de l'échelon national et de l'échelon régional. Cela pose problème et rend plus difficiles les discussions, d'autant que les politiques publiques ont renforcé de leur côté l'échelon départemental. C'est à nous de nous adapter aux enjeux d'aujourd'hui.
Sur le service civique, on note un bon niveau d'engagement du réseau des missions locales. Il existe une mission dédiée à cette question à l'échelon national, ce qui nous permet d'avoir des moyens calibrés pour sensibiliser et informer. L'idée est que l'ensemble des missions locales aient la capacité d'intégrer une mission de service civique. Le dispositif est bien connu des professionnels ; l'information est délivrée aux jeunes, mais la difficulté consiste à trouver une mission qui soit en adéquation avec le jeune. On se heurte souvent à un problème de réactivité, qui peut conduire à la démobilisation du jeune : soit il ne trouve pas la mission qui lui convient, soit la mise en place est longue, soit il se trouve face à un processus de recrutement, donc de sélection.