Intervention de Stéphanie Andrieux

Mission d'information Culture citoyenne — Réunion du 30 mars 2022 : 1ère réunion
Audition de mmes chantal bruneau membre du bureau et stéphanie andrieux co-présidente de la commission engagement et bénévolat du haut conseil à la vie associative et M. Hubert Pénicaud référent national vie associative de france bénévolat

Stéphanie Andrieux, co-présidente de la commission Engagement et bénévolat du Haut Conseil à la vie associative :

Pour dresser cet état des lieux de l'engagement associatif, je me suis référée au baromètre Djepva 2021 (Direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative). Ainsi, 48 % des jeunes de 18 à 29 ans disent s'être engagés bénévolement au cours de la dernière année, contre 37 % pour la période 2016-2019. Beaucoup d'associations ont constaté ce plus grand engagement des jeunes pendant la crise sanitaire.

Il est question ici de l'engagement bénévole formel et informel, le taux d'engagement en tant que tel au sein des associations tournant généralement autour de 20 %.

S'agissant de la gouvernance, en 2017 - chiffre le plus récent dont nous disposons -, seulement 7 % des dirigeants d'association avaient moins de 36 ans, et 41 % plus de 65 ans.

De même, on note un véritable écart selon le niveau d'études : plus de 52 % des jeunes d'un niveau bac et au-delà ont un engagement associatif, contre 41 % des jeunes ayant un niveau de formation moindre. On retrouve d'ailleurs ces tendances à l'âge adulte. Ces différences en termes d'engagement se forment donc dès la jeunesse.

Chez les jeunes, l'engagement se fait prioritairement en faveur de l'environnement et de la lutte contre les discriminations ; le sport est également un domaine privilégié d'engagement.

L'engagement des jeunes est très souvent lié à leur vécu. Ceux d'entre eux qui ont connu des situations de précarité ou de discrimination s'engagent très souvent directement dans la lutte contre celles-ci. A contrario, les jeunes pour lesquels « tout va bien » s'engagent plus fréquemment dans le sport, les loisirs, la culture.

L'environnement est un domaine à part : l'engagement en sa faveur croît chez les jeunes, quel que soit leur parcours.

Concernant cet engagement assez composite et multiforme que vous décriviez, il faut signaler que les jeunes s'engagent généralement en faveur d'une cause plutôt que dans une structure. Si l'on s'en tient à l'engagement en faveur de l'environnement, celui-ci se traduira dans les comportements de consommation, voire en rejoignant le mouvement Fridays for future.

Cet engagement très concret en faveur d'une cause diffère de celui des générations plus âgées, s'incarnant davantage au sein d'une structure. Cela explique peut-être cet aspect réversible et parfois moins stable de cet engagement, les jeunes allant là où ils se sentent les plus utiles. Cet engagement, quoi qu'on en dise, est finalement très politique, et plus sur des changements systémiques que ponctuels.

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