Cette crise de la gouvernance est un vrai problème dans beaucoup de territoires ruraux, où certaines associations risquent de mourir faute de renouvellement des conseils d'administration. Comme le dit Hubert Pénicaud, elles doivent repenser leur mode de fonctionnement et en finir avec des habitudes bien ancrées qui ne correspondent plus aux attentes actuelles.
À cet égard, on remarque que bien des associations créées par des jeunes adoptent un modèle de gouvernance totalement nouveau : les binômes, les coprésidences, les présidences tournantes. C'est-à-dire des modes de fonctionnement moins hiérarchisés, plus souples. Or, parce que le formulaire administratif de déclaration de création d'une association en préfecture comporte des cases à cet effet, beaucoup pensent qu'il faut nécessairement prévoir un président, un trésorier, un secrétaire - à l'exclusion de co-présidence ou co-trésorier -, alors que la loi de 1901 est très souple et offre toute latitude dans l'organisation de la gouvernance.
Ainsi, il suffirait tout simplement de mettre à jour ces documents administratifs pour lever certains blocages dans la gouvernance des associations.
Hubert Pénicaud citait ces grosses associations qui ont fait cet effort de réflexion. Cette démarche demande du temps et un accompagnement. C'est pourquoi la formation doit être une priorité, la formation à la mise en oeuvre non seulement de projets, mais également de changements de gouvernance. À défaut, le risque est que les jeunes s'engagent « à côté », alors qu'il faut « faire » ensemble.