Intervention de Pierre Goguet

Délégation aux entreprises — Réunion du 30 septembre 2021 à 9h00
Table ronde sur les conditions et les perspectives de la reprise économique

Pierre Goguet, président des Chambres de Commerce et d'Industrie (CCI France) :

Au nom de mes collègues, je remercie la délégation aux Entreprises du Sénat de prêter une nouvelle fois attention aux entreprises et aux organisations professionnelles qui les représentent et de nous entendre sur les perspectives de relance et de sortie de crise.

L'enquête que nous venons de réaliser auprès des Chambres de Commerce et d'Industrie révèle deux éléments. Passage inaudible [0 :04 :48 - 0 :05 :05].

- Un consensus se dégage pour saluer la réactivité dans le traitement des dossiers. L'État s'est trouvé au rendez-vous des entreprises.

- Le passage du « quoi qu'il en coute » au « sur-mesure » à partir du mois d'octobre est généralement bien perçu et compris par les chefs d'entreprise. Néanmoins, les secteurs encore fragiles seront suivis attentivement - le fonds de solidarité classique reste notamment maintenu pour l'outre-mer. Par ailleurs, le seuil de 50 % du chiffre d'affaires paraît élevé pour certaines entreprises. Nous restons donc vigilants aux éventuelles difficultés liées à la sortie du dispositif, car nos réseaux sont missionnés à cette fin.

La relance forte que nous avions anticipée est constatée. Toutefois, des difficultés sectorielles et territoriales apparaissent. Le tourisme international indispensable à l'activité parisienne demeure notamment absent. Les hôteliers et restaurateurs parisiens et de grandes métropoles se trouvent en grande difficulté tandis que les homologues de la côte ont connu un été satisfaisant dans la plupart des régions.

L'apparition de problématiques nouvelles et susceptibles de percuter la relance nous inquiète.

Constatées dans certains secteurs, elles ont tendance à s'étendre. Elles génèrent des augmentations de couts marquées que nos entreprises répercutent difficilement sur leur prix. Leur marge et leur résultat risquent d'en pâtir.

Elle existait avant la pandémie, mais elle s'est aggravée : Pôle Emploi a recensé seize métiers en tension en 2021. La plupart des entreprises rencontrent des difficultés de recrutement. Une analyse comportementale de l'appareil de formation est nécessaire, car les problèmes de compétences et de formation constituent la matrice de toutes ces réformes. Or, le facteur temps demeure essentiel et nous avons des urgences à gérer.

Siégeant au conseil d'administration de Business France, je connais la forte motivation des TPE-PME pour le commerce international. Elle se heurte pourtant au positionnement sectoriel de la France - les secteurs de l'aéronautique et de l'automobile sont très touchés par les effets de la pandémie, notamment par la pénurie de composants - et à la limitation des déplacements. Les visioconférences ne suffisent pas toujours, même si nos PME ont suivi 250 webinaires pour connaître toutes les clés de lecture par filière et par pays. Certaines ont ainsi pu réaliser des affaires en distanciel, mais le contact reste essentiel pour garantir la confiance indispensable aux métiers du commerce. Nos concurrents à travers le monde restent d'ailleurs mobilisés : l'Afrique profite notamment d'une période de relative immobilisation pour affirmer sa présence sur le terrain.

Fin 2020, des enquêtes OpinionWay révélaient l'optimisme prudent des chefs d'entreprises : ils étaient un tiers à envisager l'avenir positivement. Aujourd'hui, l'optimisme est affirmé : plus de 50 % des chefs d'entreprises envisagent de vraies perspectives, y compris à l'international.

Nos chambres et nos réseaux consulaires restent extrêmement mobilisés. Nous recevons de la part du gouvernement des objectifs précis en matière d'accompagnement aux transformations (numérique, RSE) et de détection des entreprises en difficulté, car la sortie demande une vigilance particulière. Le plan de relance Export présenté par Franck Riester vise à redonner aux entreprises les moyens de se projeter à l'international, notamment grâce aux chèques de relance export. Nos objectifs en volumétrie ont tous été dépassés. Fin 2020, à la demande de Madame Agnès Pannier Runacher, nous avons notamment contacté 35 000 entreprises industrielles pour leur vendre le plan de relance et les outils propres à l'industrie. Aujourd'hui, nous déployons des actions particulières en faveur des investissements bas carbone.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion