Intervention de Christophe Beaux

Délégation aux entreprises — Réunion du 30 septembre 2021 à 9h00
Table ronde sur les conditions et les perspectives de la reprise économique

Christophe Beaux, délégué général du Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) :

Nous sommes confrontés à un paradoxe. La dette s'est accrue d'environ 20 points de PIB pendant la crise sanitaire - elle s'était déjà fortement accrue lors de la crise financière de 2008. En contrepartie, notre niveau de prélèvements obligatoires est déjà très élevé (44 %). Même s'il baisse légèrement dans le PLF de 2022 proposé par le gouvernement, il reste le deuxième en Europe derrière celui le Danemark. La moyenne des taux constatés dans l'OCDE s'établit à 34 %.

Il serait donc déraisonnable d'envisager de rembourser la dette par l'augmentation des impôts. Les politiques de rigueur menées rapidement après une politique de soutien à l'économie ont engendré un arrêt de la croissance.

D'autre part, l'inflation peut atténuer le poids de la dette, mais elle érode le patrimoine des rentiers. Elle provoque aussi une hausse des taux d'intérêt et donc du montant de la dette à rembourser chaque année. Le poste des intérêts est déjà le plus élevé dans le budget, devant l'Éducation nationale. Il serait donc déraisonnable d'envisager de renchérir le cout annuel des intérêts par un taux d'intérêt non maîtrisé.

Par conséquent, la croissance s'impose comme seul chemin étroit et collectif possible. Elle dépendra de la crédibilité budgétaire et du soutien aux entreprises. Dans ce contexte, les dépenses d'investissement peuvent être raisonnablement poursuivies tandis que les dépenses de fonctionnement ne contribuent pas à la croissance.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion