Intervention de Nikolaus Meyer-Landrut

Commission des affaires européennes — Réunion du 9 juillet 2020 à 8h35
Institutions européennes — Audition de s. e. M. Nikolaus Meyer-landrut ambassadeur d'allemagne en france

Nikolaus Meyer-Landrut, ambassadeur d'Allemagne en France :

Merci de vos questions et de votre engagement dans la relation entre nos États.

Nous souhaitons, dans la négociation du cadre pluriannuel et à l'occasion de la sortie de la Grande-Bretagne, veiller à ce qu'il n'y ait pas de positions trop excessives. Après le Brexit, l'Allemagne contribuera au budget communautaire à hauteur d'environ 25 %, ce qui correspond à sa puissance économique. Nous ne parlons plus de rabais, mot disgracieux et évocateur de l'ère Thatcher, mais plutôt de mécanisme de correction. Je pense que nous arriverons à mener la négociation à bien.

S'agissant des États que vous considérez comme nos alliés naturels, la France est un allié au moins aussi naturel de l'Allemagne que d'autres pays. Dans le cadre de sa présidence de l'Union européenne, l'Allemagne s'attachera à trouver un compromis acceptable pour tout le monde. Il y a deux ou trois sujets sur lesquels il faut travailler.

Il faut tout d'abord trouver une bonne utilisation des fonds de relance pour que cet argent soit investi de la meilleure manière possible, que l'Union européenne en sorte renforcée et investisse dans ses technologies, son économie et ses régions. Cet argent ne peut combler les trous de la Sécurité sociale.

En second lieu, pour que nous réussissions, il faut que les États misent sur leur compétitivité. La Commission établit tous les ans des recommandations. On ne parle pas de conditionnalité, mais il faut que cet argent renforce les États là où ils ont des progrès à réaliser. Il est important de faire le lien avec les programmes nationaux. Le gouvernement italien est ainsi en train de mettre en place un grand programme de réduction de la bureaucratie. Cette synergie est très importante. Cela va aider les Néerlandais et les autres à comprendre l'utilité d'une telle mesure.

D'autres pays tiennent également compte de leurs priorités nationales, comme l'Autriche, la Finlande, etc. On va chercher à trouver un équilibre. La négociation comporte beaucoup de paramètres. On doit pouvoir y arriver avec un peu de bonne volonté. Ces pays n'émettent pas une fin de non-recevoir à ce sujet.

La négociation va toutefois être compliquée et prendre du temps. Un Conseil européen est convoqué vendredi après-midi. Il aura tout le week-end devant lui. Il faut avoir conclu au plus tard avant l'ouverture des marchés en Asie, lundi matin. Cela laisse un peu de temps.

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