Sur la base, notamment, de son expérience d'ancien délégué interministériel à l'emploi des jeunes, M. Michel Théry a souligné qu'ici encore, notre pays avait « fabriqué un statut » de stagiaire de la formation professionnelle, dont le succès auprès des jeunes pouvait s'expliquer par le souci d'obtenir une rémunération tout autant que par celui de se former. Il a estimé que ce statut se substituait ainsi au salariat ou constituait une transition vers l'emploi.
Soulignant la nécessité de prendre en compte les intérêts des divers acteurs concernés par la formation professionnelle, il a notamment rappelé qu'environ 15 % des 9 millions de salariés se dirigeaient vers la formation continue en espérant un gain salarial ultérieur, mais que seul un tiers de ces 15 % pensait l'avoir obtenu. Puis il a estimé que le système français était construit autour de la logique selon laquelle les entreprises finançant la formation professionnelle doivent pouvoir en retirer un avantage.
Observant que la progression professionnelle était historiquement fondée en France sur l'ancienneté, il a estimé que la fragilisation de notre système, où convergent en principe l'intérêt de l'entreprise et celui du salarié, était globale et ne pouvait pas être imputée aux seuls employeurs. Il a ensuite estimé que les négociations de branche semblaient ne pas avoir d'influence majeure sur la politique des entreprises.