Notant l'augmentation importante du nombre d'organismes de formation depuis 1971, M. Paul Santelmann s'est interrogé sur le bien-fondé de cette atomisation, qui rend la tâche d'orientation professionnelle délicate. Néanmoins, il a reconnu qu'une certaine spécialisation de l'appareil de formation était utile au regard du nombre de stagiaires - 15 millions d'entrées par an - et de la diversité de leurs besoins.
Il a estimé ensuite que le financement de la formation professionnelle par le biais de prélèvements obligatoires, à hauteur de 95 %, ne constituait sans doute pas un facteur d'efficacité du système qui souffre, par ailleurs, d'un déficit de régulation et d'évaluation.
Il a indiqué, à cet égard, que l'efficacité de la formation professionnelle se mesurait à sa capacité à offrir une deuxième chance aux personnes n'ayant pas réussi leur formation initiale et à accompagner les reconversions. Or, la formation professionnelle n'a en France qu'un impact marginal sur le niveau moyen de qualification de la population active. Seule une minorité de demandeurs d'emploi et de salariés ont accès à une formation qualifiante ; environ 15 000 ouvriers et employés, sur une population de 12 millions, accèdent après l'âge de trente ans à un niveau de qualification supérieur ; en parallèle, près d'un million de jeunes obtiennent chaque année un diplôme de niveaux V ou IV, par la voie de l'enseignement professionnel, de l'apprentissage ou d'un contrat de qualification.
a souligné, en conséquence, la nécessité de déplacer l'effort de formation en direction des adultes de plus de trente ans, en vue de montrer aux jeunes qu'il existe des possibilités d'évolution de carrière et de les inciter à s'engager, ainsi, dans certains métiers dont ils ont, a priori, une représentation négative.
Il a insisté, en parallèle, sur les enjeux liés à la prise en charge des jeunes en difficulté. En effet, celle-ci se heurte aux réticences des employeurs et des formateurs alors qu'il existe, en théorie, dans le cadre des dispositifs ordinaires, les capacités suffisantes pour accueillir les 160 000 jeunes sortant chaque année du système scolaire sans diplôme ni qualification.