Intervention de Naïm Shili

Mission d'information Conditions de la vie étudiante — Réunion du 8 avril 2021 à 11h15
« Audition avec les organisations représentatives des étudiants » — Audition de M. Paul Mayaux président de la fédération des associations générales étudiantes fage Mme Mélanie Luce présidente de l'union nationale des étudiant.e.s de france unef et Mm. Adrien Liénard vice-président naïm shili secrétaire national d'alternative étudiante et jacques smith délégué général de l'union nationale inter-universitaire uni

Naïm Shili, secrétaire national d'Alternative étudiante :

S'agissant du bilan, les sujets qui viennent d'être évoqués existaient auparavant mais ont été exacerbés par la crise. On l'a dit, la précarité existe de façon structurelle dans le milieu étudiant, pour les raisons qui ont été décrites. Aujourd'hui, pour faire face à la pauvreté et à la précarité, on peut soit compter sur le salariat, soit sur l'aide familiale. Ces deux domaines ayant été touchés par la crise, beaucoup d'étudiants se sont retrouvés dans une situation plus difficile que précédemment, avec une hausse des décrochages, mais aussi des changements d'orientation.

Ainsi, certains élèves, en juin dernier, ont opté pour des filières se déroulant plus près de leur lieu de résidence, afin de demeurer chez leurs parents en cas de nouveau confinement et mieux vivre la situation.

La crise a également eu des répercussions sur la santé mentale. Les suicides ont encore augmenté depuis la rentrée de septembre. Le suicide était la deuxième cause de mortalité chez les jeunes depuis un certain temps. Depuis septembre, et notamment en décembre et janvier, nombre de suicides sont survenus sur le lieu même des études, ce qui démontre clairement que ce phénomène est directement lié à la crise sanitaire.

Personne n'a été épargné. On essaye toujours de hiérarchiser, mais tout le monde a été touché. Certains profils ont toutefois subi la crise plus que d'autres : étudiants et étudiantes étrangers, étudiants et étudiantes en situation de handicap, pour qui les aménagements n'ont pas toujours été mis en place du fait du passage au tout distanciel, étudiants et étudiantes présents sur les sites délocalisés, comme les instituts universitaires de technologie (IUT) ou les sites hors des campus principaux.

De fait, ces derniers n'avaient pas accès à tous les outils mis à disposition des Crous et des universités, comme les repas à 1 euro ou l'accès à des professionnels de santé dans le cadre des services de santé universitaires. .

Ces étudiants connaissaient déjà ces types de difficulté auparavant, mais les ont vu s'aggraver durant la crise.

Nos organisations alternatives ont agi dans deux directions principales.

Elles sont tout d'abord intervenues en matière de distribution gratuite de produits alimentaires et d'hygiène afin, comme on l'a dit, de lutter contre la précarité menstruelle. Tous ces produits sont encore très demandés aujourd'hui.

Elles ont ensuite engagé des actions d'information et d'accompagnement concernant les aides disponibles. Déjà avant la crise, il n'était pas toujours évident de s'y retrouver et cela s'est aggravé depuis, les dispositifs pouvant être différents selon les universités, les Crous et les collectivités territoriales. Tout notre travail a consisté à les lister. Cette situation a été renforcée par le fait qu'il n'y a pas forcément eu de cadrage national.

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