Intervention de Jacques Smith

Mission d'information Conditions de la vie étudiante — Réunion du 8 avril 2021 à 11h15
« Audition avec les organisations représentatives des étudiants » — Audition de M. Paul Mayaux président de la fédération des associations générales étudiantes fage Mme Mélanie Luce présidente de l'union nationale des étudiant.e.s de france unef et Mm. Adrien Liénard vice-président naïm shili secrétaire national d'alternative étudiante et jacques smith délégué général de l'union nationale inter-universitaire uni

Jacques Smith, délégué général de l'Union nationale inter-universitaire (UNI) :

Nous avons eu l'occasion, comme cela a été dit, de participer à une table ronde similaire à l'Assemblée nationale en septembre. Malheureusement, peu de choses ont changé et les problématiques sont toujours là.

Il existe selon l'UNI deux problématiques majeures exacerbées par la crise, celle de la valeur du diplôme et celle de la précarité étudiante.

La question de la valeur du diplôme est bien évidemment liée à la qualité de la formation qui est dispensée en ce moment à nos étudiants et à leur future insertion professionnelle. J'aimerais, pour compléter ce qui a été dit auparavant, vous apporter des précisions complémentaires sur ce qui se passe dans les universités.

Il faut reconnaître que la qualité de la formation des 2,7 millions d'étudiants français est très dégradée par le distanciel. Nous travaillons depuis longtemps avec le ministère sur ce sujet, et nous l'avions déjà dit : le plus gros chantier, ce sont les plateformes numériques sur lesquelles reposent les différents cours à distance.

Nous avons bien constaté, durant le premier confinement, les retards qu'ont pu connaître les universités à ce sujet. Certes, des progrès ont été enregistrés, mais il y a encore énormément de choses à faire. L'enseignement en distanciel dégrade la qualité de la formation. Les professeurs sont parfois eux-mêmes débordés par cette nouvelle organisation.

Par ailleurs, il existe des fraudes massives en matière d'examen à distance. Les employeurs, les professeurs, les statistiques et les enquêtes le confirment. Les employeurs ont eux-mêmes laissé entendre que les diplômés de 2020 et 2021 seraient défavorisés par rapport aux autres. Les examens en distanciel sont donc aussi très dommageables pour nos diplômes. Doit-on rappeler que nous étudions pour avoir un métier, nous insérer professionnellement et trouver un emploi ?

En 2020, près de 55 % des étudiants en master 2 n'avaient pas trouvé de travail au bout de six mois. C'est un chiffre assez alarmant. La crise n'a fait qu'exacerber ces problématiques se posaient.

S'agissant de la précarité sociale, les sujets du logement et de la santé mentale ont déjà été soulevés. M. Piednoir l'a exprimé sur Public Sénat ce matin : la vie sociale des étudiants est inexistante et très compliquée.

Enfin, le gros point noir des politiques publiques concerne plus particulièrement les étudiants issus de la classe moyenne, qui souffrent tout autant que les autres, mais qui n'ont pas toujours pu bénéficier des différents dispositifs d'aide mis en place par le ministère dans le cadre de cette crise.

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