Intervention de Adrien Liénard

Mission d'information Conditions de la vie étudiante — Réunion du 8 avril 2021 à 11h15
« Audition avec les organisations représentatives des étudiants » — Audition de M. Paul Mayaux président de la fédération des associations générales étudiantes fage Mme Mélanie Luce présidente de l'union nationale des étudiant.e.s de france unef et Mm. Adrien Liénard vice-président naïm shili secrétaire national d'alternative étudiante et jacques smith délégué général de l'union nationale inter-universitaire uni

Adrien Liénard, vice-président de l'Union nationale des étudiant(e)s de France (UNEF) :

Les hôpitaux ont du mal à tenir face à la crise parce qu'ils sont sous-financés depuis des années : on peut dire la même chose des universités, notamment concernant le réseau des Crous, dont le rôle principal est de lutter contre la précarité étudiante.

Le système d'aide sociale de l'enseignement supérieur n'est pas adapté. Il est infantilisant parce qu'il fait dépendre les étudiants des revenus de leurs parents ou des revenus du salariat. Il est injuste parce qu'il exclut les trois quarts des étudiants, qui ne sont pas boursiers en raison d'un niveau de revenus de leurs parents supérieur au seuil fixé ou d'une exclusion de fait. C'est, par exemple, le cas des étudiants étranger qui, quels que soient leurs revenus, n'ont pas accès aux bourses. Ce système est également insuffisant - un tiers des étudiants boursiers touchent 100 euros par mois - avec un échelon maximal qui plafonne au niveau du RSA.

Ces difficultés financières existent depuis des années. Face à cela, les étudiants se salarient ou bénéficient de l'aide de leur famille. Ceux qui ont perdu leur emploi n'ont aujourd'hui plus de revenus.

Nous réclamons donc une réforme du système des bourses et des mesures concernant les aides directes. La politique actuelle du Gouvernement est basée sur les aides indirectes, comme le ticket de restaurant universitaire à un euro - qui peut être une bonne chose. Toutefois, lors du premier mois, 2,3 millions de repas à un euro ont été distribués, alors qu'on compte 2,7 millions d'étudiants, soit, sur un mois, moins d'un repas en moyenne par étudiant. Cette différence s'explique par le manque de restaurants universitaires dans certains territoires ; il est donc préférable de recourir aux aides directes pour lutter contre la précarité. Les aides d'urgence, entre janvier et février, ont augmenté de 50 à 60 % par rapport à l'année dernière. Cela prouve que les étudiants ont vraiment besoin de ce type d'aide

Une deuxième aide directe, d'un montant de 150 euros, a été promise par le Président de la République lors de son passage sur Brut. Cependant, nous n'avons jamais vu cette aide arriver. Depuis 2017, la ministre de l'enseignement supérieur a promis trois fois de mettre en oeuvre des discussions autour de la réforme des bourses. Celles-ci n'ont toujours pas eu lieu.

Il est donc nécessaire de réfléchir au système de protection sociale des jeunes en formation, faute de quoi ils ne pourront plus accéder à l'enseignement supérieur.

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