Intervention de Jacques Smith

Mission d'information Conditions de la vie étudiante — Réunion du 8 avril 2021 à 11h15
« Audition avec les organisations représentatives des étudiants » — Audition de M. Paul Mayaux président de la fédération des associations générales étudiantes fage Mme Mélanie Luce présidente de l'union nationale des étudiant.e.s de france unef et Mm. Adrien Liénard vice-président naïm shili secrétaire national d'alternative étudiante et jacques smith délégué général de l'union nationale inter-universitaire uni

Jacques Smith, délégué général de l'Union nationale inter-universitaire (UNI) :

L'UNI estime qu'il convient de travailler sur deux voies principales, la professionnalisation de nos cursus - qui devait être réalisée avant la crise - et la précarité sociale afin de lutter contre l'isolement et les difficultés financières. Tout un pan de la population étudiante est souvent négligé par les politiques publiques.

Je reviens sur ce qui a été dit précédemment : le Gouvernement a mis en place une mesure sociale sous forme d'un « chèque psy », qui est intéressante et qui peut être utile ponctuellement, voire nécessaire pour certains étudiants. L'UNI n'a été invitée que deux fois par le ministère, entre janvier et mars derniers, à des réunions exclusivement réservées à cette aide, alors même que nous parlons d'une crise sociale qui touche l'ensemble des problématiques des étudiants. Nous avons trouvé cela assez scandaleux de ne parler que de cette mesure. Le « chèque psy » a pris et prend encore beaucoup trop de place dans la communication de certaines organisations et, surtout, dans les éléments de langage du ministère.

Cela étant dit, on a mobilisé la contribution vie étudiante et de campus (CVEC) - et c'est une bonne chose. Cette cotisation de 92 euros que paye chaque étudiant inscrit en formation initiale dans un établissement d'enseignement supérieur français est une véritable taxe étudiante. Cet argent destiné aux étudiants revient enfin aux étudiants ! On ne sait malheureusement pas toujours où il va...

L'objectif demeure la rentrée 2021. Il faut un maximum de présentiel, que ce soit en matière de cours et de formation, mais aussi d'examens. Les différentes antennes de l'UNI ont envoyé des courriers aux parlementaires pour leur demander d'insister auprès du ministère et du Gouvernement en la matière. Les étudiants de première année n'ont jamais connu d'amphis ! Les étudiants de deuxième année n'ont eu qu'un semestre normal sur quatre. Le décrochage est donc un vrai sujet.

Il faut aussi écouter le terrain : de nombreux présidents d'université réclament des jauges à 50 %. Ceci permettrait aux administrations de revenir à un mécanisme hybride où les groupes étaient divisés par deux, comme en septembre et octobre derniers. C'est impératif.

Nous pensons que c'est une question de volonté. L'UFR de droit de l'université d'Amiens a par exemple décidé de tout assurer en présentiel au second semestre. Quand les professeurs et l'administration veulent aller jusqu'au bout, ils y parviennent.

Je terminerai en évoquant notre proposition de ticket-restaurant étudiant. Une proposition de loi a été déposée au Sénat et à l'Assemblée nationale. Au Sénat, elle est soutenue par 80 sénateurs. Ce ticket-restaurant permettrait de toucher l'ensemble des étudiants, boursiers comme non-boursiers, et les étudiants éloignés. Les repas à un euro sont servis dans les Crous, qui sont soit fermés, soit loin des IUT ou des sites délocalisés. Ce ticket-restaurant pourrait constituer une véritable innovation sociale.

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