J'ai dirigé pendant plus de dix ans une composante d'université qui possédait sept sites qu'on appelle « délocalisés » ou « de proximité ». Je ne sais si la proximité constitue toujours un avantage. On a parfois pu estimer que ces étudiants étaient plus près de chez eux : ce n'est pas tout à fait vrai. La nature des spécialités présentes sur ces sites fait que les étudiants, en réalité, viennent de partout. Beaucoup sont même parfois issus d'horizons relativement lointains.
Bien avant l'épidémie de la Covid-19, ces sites connaissaient déjà un déficit de services annexes - médecine préventive, médecine universitaire, assistantes sociales, Crous, logement. La crise sanitaire n'a fait qu'amplifier les difficultés. Certains sites n'ont pas vu de médecin universitaire depuis deux ans, les médecins de ville ne pouvant même pas intervenir. En outre, pour les étudiants étrangers, il s'agit presque d'une double peine du fait de la barrière de la langue !
Selon mon expérience, on rencontre sur ces sites les syndicats étudiants surtout au moment de la constitution des listes, mais on les y voit peu dans les quatre ans qui suivent.
Les étudiants se sentent abandonnés par l'université. Il existe heureusement sur place des équipes pédagogiques souvent très investies, qui accomplissent bien plus que leur mission.
Enfin, envisagez-vous de faire perdurer les démarches qui vous ont permis de vous rapprocher de ces étudiants ?