Intervention de Paul Mayaux

Mission d'information Conditions de la vie étudiante — Réunion du 8 avril 2021 à 11h15
« Audition avec les organisations représentatives des étudiants » — Audition de M. Paul Mayaux président de la fédération des associations générales étudiantes fage Mme Mélanie Luce présidente de l'union nationale des étudiant.e.s de france unef et Mm. Adrien Liénard vice-président naïm shili secrétaire national d'alternative étudiante et jacques smith délégué général de l'union nationale inter-universitaire uni

Paul Mayaux, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) :

Nous considérons-nous responsables des campagnes de communication ? Oui. Nous nous sommes engagés dès le début de la crise sanitaire pour relayer les consignes sanitaires. Nous avons également engagé des travaux collaboratifs avec Santé publique France sur la construction et la conceptualisation d'une campagne de sensibilisation à la vaccination, qui va bientôt débuter. Ces dispositifs sont partagés avec les associations étudiantes qui sont au coeur même des campus universitaires.

Quant à l'insertion professionnelle, nous n'avons pas forcément de contacts avec les chambres de commerce et d'industrie, mais des partenariats ont pu être établis avec des acteurs et des actrices du monde de l'entreprise, notamment dans le cadre du dispositif « Coup de pouce », qui permet de mettre en lien des jeunes avec plus de 80 000 mentors les accompagnent dans leur formation et leur insertion professionnelle.

C'est un dispositif à destination des étudiantes et des étudiants Bac + 3, en collaboration avec l'Association pour l'emploi des cadres (APEC). Nous ne pouvons malheureusement pas encore développer ce dispositif faute de moyens.

Quant à la prolongation des études, il faut veiller à ce que des dispositifs comme le service civique ne se substituent pas à l'insertion professionnelle ou à la poursuite d'études. Nous avons pu observer certaines dérives pendant la crise sanitaire à ce propos. Ce peut être très dangereux si cela se prend la place d'une formation ou d'un emploi. Le service civique est un dispositif qui permet de construire un projet d'avenir, d'être accompagné et de pouvoir toucher un revenu, tout en s'engageant pour la collectivité. La prolongation des études est donc une piste qui peut être envisagée, mais elle ne doit pas connaître de dérives.

S'agissant de la question des stages, beaucoup ne pourront malheureusement pas avoir lieu, alors qu'ils conditionnent l'obtention du diplôme. Cela retarde l'arrivée des futurs diplômés sur le marché de l'emploi. C'est pourquoi nous avions proposé des substitutions, des modules compensatoires et des mises en situation professionnelle afin de faire en sorte que les jeunes puissent avoir leur diplôme avec un bagage similaire.

Ces pistes doivent être encore travaillées, mais il est urgent de trouver une solution : nous sommes début avril, et les stages ont déjà commencé. Certains s'étendent jusqu'à juin, juillet, voire août, par exemple pour les étudiants et étudiantes en santé. Si des modifications interviennent, il faut prévoir un réel accompagnement, ce qui peut être assez compliqué du fait de la situation sanitaire. Le mentorat était de ce point de vue une solution qui pouvait être déployée pour pallier ces difficultés.

Concernant les sites délocalisés, il s'agit d'une vraie problématique, notamment pour les services de santé universitaires, où des permanences devraient pouvoir s'organiser. Les professionnels de santé sont aujourd'hui totalement absents de certaines composantes, et pas seulement des IUT. Beaucoup d'instituts et d'écoles qui ne relèvent pas de l'enseignement supérieur se trouvent dans des sites délocalisés. Ils ne bénéficient d'aucun service de restauration, de santé ou de couverture sociale.

Impulser des dynamiques au niveau de la restauration sociale, mais également prévoir des permanences de professionnels de santé qui se déplacent une ou deux fois par semaine, pour commencer, constituerait une solution immédiate et de moindre coût.

Pour ce qui est de la prostitution étudiante et du travail du sexe de manière plus globale, nous manquons malheureusement de données. Ce sujet est peu étudié. Les premiers chiffres disponibles sont issus d'enquêtes belges. À l'heure actuelle, nous avons très peu de retours, mais nous pouvons néanmoins observer des pratiques contraintes.

Concernant la CVEC, 30 % vont à des initiatives individuelles ou collectives ayant pour but de dynamiser la vie de campus ou de développer divers projets. 15 % seulement vont à la médecine préventive ou à la couverture sociale - et c'est bien le problème ! Pouvoir inverser ces ratios ou développer des actions autour des services de santé universitaires serait intéressant pour l'utilisation de la CVEC.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion