Intervention de Naïm Shili

Mission d'information Conditions de la vie étudiante — Réunion du 8 avril 2021 à 11h15
« Audition avec les organisations représentatives des étudiants » — Audition de M. Paul Mayaux président de la fédération des associations générales étudiantes fage Mme Mélanie Luce présidente de l'union nationale des étudiant.e.s de france unef et Mm. Adrien Liénard vice-président naïm shili secrétaire national d'alternative étudiante et jacques smith délégué général de l'union nationale inter-universitaire uni

Naïm Shili, secrétaire national d'Alternative étudiante :

Je souscris à ce qui a été dit à propos du fait que l'État se repose beaucoup sur nos organisations, notamment à propos de la promotion des gestes barrière : à la rentrée, un certain nombre d'universités ne fournissaient pas de masques aux étudiants et aux étudiantes. Beaucoup venaient avec le même masque que la veille et l'avant-veille. Nos organisations ont procédé à des distributions financées sur leurs propres fonds. Nous essayons de faire notre part, mais il faudrait que l'État et les universités assurent ce genre de distribution.

Là encore, promouvoir les gestes barrière est compliqué : à la rentrée de septembre, on a pu voir des images d'amphis bondés, comme chaque année.

Autre élément : on sait que certaines universités ont refusé de mettre en place des centres de dépistage sur leur campus pour ne pas être perçues comme ayant des cas contacts ou des étudiants contaminés. Nous trouvons cela assez scandaleux. Cela aurait dû être mis en place partout sur le territoire.

S'agissant de la prolongation des études, je souscris également à ce qui a été dit précédemment. J'ajoute qu'on a aujourd'hui droit à sept années de bourse dans le système universitaire. La licence étant en trois ans, on peut redoubler une fois. Le master se faisant en deux ans, on peut redoubler une fois et avoir potentiellement sept ans de bourse. Nous demandons une prolongation de ce droit à la bourse en ne décomptant pas cette année : il faut que les étudiants qui se retrouveraient en situation d'échec du fait de la crise sanitaire ne soient pas pénalisés.

Pour ce qui est de la question du « chèque psy », on a assisté à un certain flottement entre son annonce et sa mise en place. Beaucoup d'étudiants venaient nous demander ce qu'il en était. Aujourd'hui, on assiste à un véritable embouteillage. Dans certains territoires, les psychologues qui se sont proposés pour participer à ce dispositif sont très peu nombreux. Beaucoup d'étudiants et d'étudiants sont en attente.

Je voudrais faire ici le lien avec la question des assistantes sociales qui exercent dans les Crous, les services de santé universitaires ou les SUMPPS. Face à la hausse des demandes d'aide d'urgence, nombre d'entre elles se retrouvent en situation de devoir remplir elles-mêmes les dossiers pour accélérer les procédures. Elles ont, par conséquent, moins de contacts directs avec les étudiants et les étudiantes. Or les demandes sont, certes, d'abord financières, mais elles revêtent aussi parfois une dimension psychologique qui peut nécessiter un accompagnement particulier par un professionnel de santé.

Au-delà des postes de psychologue, augmenter le nombre de personnes travaillant dans les services de santé universitaires, les SUMPPS ou les services sociaux est aussi l'une des réponses à apporter à la problématique de la santé mentale.

S'agissant de la prostitution, des études ont été réalisées dans certaines universités, très localisées, en accord avec les personnes concernées. Les chiffres s'établissent toujours autour de 2 % à 4 % de la population estudiantine, mais cela ne concerne pas toutes les universités. Il y a donc là un véritable travail à mener. La problématique est bien réelle, notamment lorsqu'on connaît l'« uberisation » de la prostitution. On sait que ce type de pratique peut se faire de plus en plus facilement et qu'il peut, malheureusement, être une réponse pour certains étudiants et certaines étudiantes dans la situation de précarité que l'on connaît.

Concernant les sites délocalisés, je souscris totalement à ce qui était dit. Toute la question est de savoir comment y développer la vie étudiante et comment les universités, dans leur schéma de vie étudiante, peuvent réfléchir en termes de dotations et d'espaces de vie.

Enfin, concernant l'utilisation de la CVEC, nous n'avons en effet obtenu aucun bilan national malgré nos demandes. Nous constatons cependant que, dans certaines universités, tout l'argent n'a pas été consacré à la crise sanitaire. Des aides ont servi à mettre en place des prêts d'ordinateurs, à distribuer des clés 4G, alors qu'une autre partie de l'argent a été redirigée vers la lutte contre la précarité étudiante. Bien que la CVEC soit normalement fléchée sur le développement de la vie étudiante, le contexte sanitaire a incité à adapter ses modalités de mobilisation.

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