Nos quatre organisations sont intervenues dans l'ensemble des sites - villes universitaires, grandes villes et villes moyennes - et ont mis en oeuvre des actions de solidarité qui sont normalement du ressort du Gouvernement.
Bien évidemment, nous faisons notre part en ce qui concerne les gestes barrière, mais je voudrais insister sur notre rôle en termes de communication et sur le fait que trop d'aides ne sont pas utilisées par les étudiants faute d'une bonne information.
En 2019, 15 millions d'euros n'ont pas servi à aider les étudiants les plus nécessiteux. Il faut donc rendre les aides qui existent plus visibles, notamment par la création d'un guichet unique. On l'a évoqué de nombreuses fois avec le ministère. C'est un chantier sur lequel il faut travailler.
Pour ce qui est de la CVEC, je le répète, cette taxe payée par tous les étudiants doit leur revenir et être davantage utilisée dans le domaine sanitaire. Nous répétons depuis septembre 2020 que les masques doivent être distribués gratuitement, mais pourquoi ne pas les financer par la CVEC, tout comme les centres de dépistage ? Cela se fait dans certaines universités. Il faut le mettre en oeuvre plus largement.
Quant aux stages et à l'insertion professionnelle, les associations peuvent en effet servir de courroie de transmission pour aider les étudiants. Nous avons mis en place une adresse électronique où l'on peut nous envoyer des CV. Nous essayons ensuite de faire le maximum.
En amont, la crise a révélé qu'il était nécessaire de réaliser en France un énorme travail sur la professionnalisation des cursus universitaires. Dans les grandes écoles, il existe des banques de stages en ligne, et le réseau des anciens est très développé, ce qui permet de trouver des stages et contribue à l'insertion professionnelle. Il faut que les universités - on le disait déjà avant la crise - se saisissent de ce chantier à bras-le-corps. Il faut aussi simplifier les procédures des conventions afin de faciliter la vie des étudiants stagiaires.
On ne l'a pas évoqué, mais le ministère promet un statut d'étudiant salarié depuis maintenant un peu plus d'un an. Ce projet est au point mort, alors qu'il pourrait aider les étudiants qui sont obligés de se salarier parallèlement à la poursuite de leurs études. Certaines universités l'ont déjà mis en place, mais pas toutes. La création de ce statut est un autre chantier dont il faut également s'emparer.
Enfin, s'agissant du ticket-restaurant étudiant, deux propositions de loi ont été déposées. L'idée est que ce ticket-restaurant étudiant puisse être utilisé aussi bien dans la restauration privée que dans la restauration publique gérée par les Crous, où les étudiants pourront évidemment continuer à se restaurer.
Nous sommes tout à fait d'accord sur le fait qu'il faut permettre aux Crous d'investir. De l'argent public existe pour faire fonctionner des épiceries solidaires au sein des universités. Or celles-ci ne sont pas toujours utiles lorsqu'elles sont installées à côté des Crous, à qui elles font de la concurrence. Cet argent pourrait donc plutôt servir au ticket-restaurant étudiant, dont l'objectif n'est pas de concurrencer l'offre des Crous. Cette mesure permettrait aux étudiants qui sont sur des sites délocalisés et aux étudiants non boursiers de bénéficier d'un repas à tarif étudiant sans payer plus que ceux ayant plus facilement accès aux restaurants universitaires ou ceux qui sont boursiers