Intervention de Valérie Baduel

Mission d'information Enseignement agricole — Réunion du 3 mars 2021 à 16h35
Audition de Mme Valérie Baduel directrice générale de l'enseignement et de la recherche au ministère de l'agriculture et de l'alimentation

Valérie Baduel, directrice générale de l'enseignement et de la recherche au ministère de l'agriculture et de l'alimentation :

Tout d'abord, vous avez mentionné une perte d'arbitrage mais je n'emploierais pas ce terme. Nous évoluons dans un contexte de fortes contraintes sur les finances publiques. Aujourd'hui, nous avons pris les mesures nécessaires pour que nos établissements arrivent à remplir leurs missions et atteindre les objectifs, tout en respectant cette trajectoire. Comme vous l'avez indiqué, un de nos enjeux est d'enrayer la baisse des effectifs d'élèves, étudiants et apprentis, qui a recommencé avec la crise de la covid en 2020. En effet, les spécificités qui faisaient la richesse de l'enseignement agricole, en particulier les internats, ont été vues par certains élèves ou certains parents comme des handicaps. De plus, l'année dernière comme cette année, l'absence de journées portes ouvertes en présentiel pour valoriser la qualité de l'environnement a été dommageable pour le recrutement de nouveaux apprenants.

En ce qui concerne la projection pour la rentrée prochaine, je peux uniquement vous dire ce que je souhaite : augmenter les effectifs. L'ensemble des moyens qui sont en notre possession sont mis en oeuvre pour augmenter le nombre d'élèves, étudiants et apprentis. Les établissements ont organisé des journées portes ouvertes virtuelles. Nous lançons une campagne de communication numérique, pas uniquement à cause des contraintes sanitaires, mais également pour toucher davantage de jeunes grâce à ce vecteur de communication. Les collégiens qui vont faire des choix sur AFFELNET (affectation des élèves par le net) pour rentrer en seconde sont la cible principale. Il est impossible de prédire le résultat de ces campagnes. En fonction des effectifs, les trajectoires budgétaires pourront être revues et cela fera l'objet d'une discussion interministérielle.

Vous avez indiqué que nous venons d'arriver à la fin d'une saison de protocole avec l'Union nationale des maisons familiales rurales (UNMFR). Il est clair que l'enseignement privé de temps plein et en rythme approprié a souffert de la décroissance des effectifs des apprenants agricoles ces dernières années. Nous allons avoir un dialogue très constructif ces prochaines semaines ou prochains mois pour renégocier le prochain protocole, avec une ambition partagée que les MFR augmentent leurs effectifs et que nous puissions soutenir ce développement.

Concernant la concurrence avec les filières ouvertes par l'Éducation nationale, je pense que ce n'est pas tant un problème de concurrence que de marge de progrès en matière de coordination. Tout l'enjeu avec la direction générale de l'enseignement scolaire du ministère de l'éducation nationale est de renforcer le dialogue à l'échelle locale pour optimiser les processus d'orientation et l'organisation des cartes de formation. Je ne sais pas à quelle formation vous faites référence mais souvent, sous des intitulés un peu proches, des différences sont notables. Par exemple, nos formations en matière de services à la personne sont fortement liées à la ruralité. Nous sommes attachés à renforcer la concertation et le dialogue au niveau local entre les acteurs de la construction des offres de formation et les acteurs de l'orientation. Et enfin, nous renforçons les passerelles entre les deux systèmes.

Vous avez souligné les problèmes financiers rencontrés par les établissements privés. Les établissements publics ont également connu des difficultés, notamment du fait de leur statut public, qui ne leur permettait pas d'être éligibles à des dispositions de chômage partiel. Nous avons quand même dégagé l'année dernière près de 14,5 millions d'euros de crédits supplémentaires, sur lesquels plus de 10 millions d'euros ont été accordés aux établissements (7 millions au public et 3 millions au privé), sur la base de la réalité de leur situation financière, vue avec les établissements. Nous comptons bien apporter cette année encore ce soutien qui sera sans doute nécessaire.

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