Intervention de Valérie Baduel

Mission d'information Enseignement agricole — Réunion du 3 mars 2021 à 16h35
Audition de Mme Valérie Baduel directrice générale de l'enseignement et de la recherche au ministère de l'agriculture et de l'alimentation

Valérie Baduel, directrice générale de l'enseignement et de la recherche au ministère de l'agriculture et de l'alimentation :

Je répondrais dans un premier lieu à la question sur les jeunes filles. En effet, derrière le pourcentage global se cache une certaine diversité. Elles sont plus nombreuses dans les filières services et métiers en lien avec les animaux. Nous sommes très inclusifs et les messages sont indépendants du genre. Au sein même des formations et des établissements, nous avons un travail important sur l'égalité des genres, les diversités et le respect de l'autre. Nous essayons de casser ces stéréotypes une fois que les jeunes sont dans notre enseignement. Même si nous n'avons pas de cible genrée, nous subissons les stéréotypes que certains ont acquis en amont. Pour autant, nous accueillons beaucoup de jeunes filles, y compris dans nos filières production et agroéquipement. Nous valorisons leurs témoignages.

Nous veillons à ce que le protocole sanitaire contre la covid-19 soit appliqué. Les DRAAF ont un rôle essentiel à jouer en la matière. Tous nos établissements ont joué le jeu. Nous n'avons pas de remontées particulières. Évidemment les mesures ont été difficiles à gérer entre confinement, déconfinement, demi-jauge, instructions qui évoluent toutes les semaines. Je tiens à saluer la mobilisation et la réactivité de toute la communauté de l'enseignement agricole qui a adapté les formations et les modalités d'accueil. Les exigences en matière de stage ont été adaptées que ce soit pour l'enseignement technique ou supérieur. Nous avons aussi adapté les modalités d'examen.

Quant aux « aides covid », nous avons dégagé 10,2 millions d'euros que nous avons apportés aux établissements classés en priorité 1. Elles ont été réparties comme suit : 6,9 millions d'euros pour le public, 1,8 million pour les MFR, 1,2 million pour le Conseil national de l'enseignement agricole privé (CNEAP), 278 000 euros à l'Union nationale rurale d'éducation et de promotion (UNREP). Parmi les établissements privés, les MFR ont donc reçu l'aide la plus importante. Je ne voudrais pas minimiser les difficultés rencontrées par les établissements publics qui ne bénéficiaient pas de certaines aides, comme le chômage technique. Nous allons essayer de reproduire ce soutien. Les MFR, outre la difficulté économique, ont également souffert pour leur recrutement. La baisse observée entre 2019 et 2020, qui a brisé les efforts que nous avions faits auparavant, portait essentiellement sur les MFR, 4ème, 3ème, Bac Pro, filière services à la personne.

Pour répondre à Mme Billon sur la diversité des établissements, je ne pense pas que ce soit un handicap. Une diversité d'établissements recouvre souvent une diversité de pédagogies, en particulier la pédagogie par alternance. Celle-ci est peut-être plus connue que les autres par l'Éducation nationale. Cette diversité est utile et permet d'accueillir des publics très diversifiés avec des formations variées.

Concernant les enseignements privés et leur capacité à proposer une méthode alternative pédagogique, la réponse est positive mais c'est également le cas pour le public.

Vous évoquiez une compétition avec l'Éducation nationale. Pour ma part, je parlerais de connaissance à renforcer. Il y a encore des progrès à faire. Les retours sont très variables selon les établissements et les régions. Dans notre plan d'action, nous devons renforcer notre capacité à nous faire connaître et reconnaître à l'échelle du département, car les directeurs académiques des services de l'Éducation nationale (DASEN) interviennent à cette échelle.

Pour ce qui est de la campagne de communication, cette dernière ne cible pas les établissements. La campagne numérique que nous allons lancer ce mois-ci cible prioritairement les jeunes. Ce sera un bénéfice indirect pour toucher des prescripteurs, mais ils ne sont pas la cible première. Nous essayons de toucher les prescripteurs grâce à la mobilisation de l'Éducation nationale, notamment la direction générale de l'enseignement scolaire, et de l'ONISEP, qui connaît parfaitement et reconnaît l'enseignement agricole. Les professeurs jouent un rôle croissant dans le processus d'orientation.

Quant à la question sur les nouveaux entrants dans l'enseignement agricole, effectivement nous avons beaucoup de jeunes et moins jeunes qui s'orientent vers l'agriculture alors qu'ils ne sont pas issus de ce milieu. Nous les préparons et c'est un enjeu majeur pour le renouvellement des générations.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion