J'ai lancé et présidé le groupe d'études sur les biocarburants à l'Assemblée nationale il y a plus de vingt ans, créé contre l'avis des pétroliers et même des ministères. Nous avons réussi à développer la filière par le biais du calendrier d'incorporation et de la défiscalisation. Nous avons la chance d'avoir une filière de biocarburants de première génération qui est performante, et notamment celle du bioéthanol, que vous connaissez bien pour avoir parcouru les champs de betteraves en tant que directeur régional adjoint de l'industrie, de la recherche et de l'environnement du Pas-de-Calais.
En raison de l'interdiction des néonicotinoïdes et de l'enrobage des semences, le secteur agricole veut se détourner de la production betteravière. On risque de tuer dans l'oeuf la filière naissante de l'éthanol. Vous citiez le chiffre de 8 % d'incorporation en moyenne. L'E10 est le carburant le plus vendu en France, l'E85 se développe partout. Que pensez-vous de cette décision européenne que nous devrons appliquer en France, et quelles seront les répercussions sur la filière française de l'éthanol ?
La fin des moteurs thermiques est programmée à moyen terme, et donc indirectement la fin de l'incorporation des biocarburants dans les carburants classiques. Quel regard portez-vous sur cette évolution économico-sociale ?