Cette question est fondamentale. Se pose la question de l'efficacité financière des politiques publiques. Au cours des dernières décennies, des moyens importants ont été consacrés à la rénovation thermique. Aussi, il convient d'évaluer l'efficacité des politiques publiques au regard des objectifs à atteindre. Par ailleurs, il importe de mesurer l'efficacité de la rénovation énergétique. On nous annonce quelque 700 000 logements rénovés, mais, à y regarder de plus près, on s'aperçoit que, dans 60 % ou 70 % des cas, la rénovation porte uniquement sur le changement de la chaudière ou des fenêtres. La classe énergie des bâtiments varie donc à la marge, ces derniers passent parfois de la catégorie G à la catégorie F. La plupart du temps, on est loin d'atteindre l'objectif de bâtiments passifs. Le dernier rapport de la Cour des comptes évalue que 2 000 à 3 000 logements sont réellement sortis du statut de « passoire thermique ». Nous devons donc nous pencher sur ces éléments. Le but est d'en finir avec les passoires thermiques, la rénovation énergétique doit conduire à diminuer le plus possible les factures de chauffage, voire à transformer les logements en logements passifs.
Il me tient également à coeur de voir quelles filières peuvent être mises en place dans les territoires. Avoir des moyens financiers c'est bien, mais encore faut-il pouvoir réaliser les travaux et avoir les matériaux pour ce faire. De plus, on s'aperçoit que 90 % des matériaux utilisés pour la rénovation thermique sont issus de l'industrie pétrochimique. Se posent aussi des questions de disponibilité des matériaux et de recyclage.