Intervention de Françoise Harl

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 5 février 2014 : 1ère réunion
Audition de Mm. Bernard Lempereur et norbert trichard du syndicat national unifié des directeurs instituteurs et professeurs des écoles de l'enseignement public snudi-fo mmes françoise harl co-secrétaire de la fédération des syndicats sud éducation et sabine duran représentante départementale et M. Patrick Désiré secrétaire général de cgt educ'action

Françoise Harl, co-secrétaire de la fédération des syndicats SUD éducation :

Nous reprenons bon nombre d'arguments que vient de développer FO.

Nous étions opposés à la réforme Darcos qui était, disons-le, le résultat d'une soumission aux industries du divertissement et faisait la part belle aux familles aisées qui peuvent partir en week-end. Nous étions contre la réforme car elle tendait à supprimer les RASED.

S'agissant de la réforme des rythmes scolaires de M. Vincent Peillon, nous étions pour une autre réforme. La réforme Peillon a été imposée de manière expéditive et bâclée. Nous l'avons perçue comme un simulacre de la vraie réforme annoncée pour la réussite de tous les élèves.

Nous ne croyons pas que venir le mercredi matin permettra aux élèves de mieux travailler si les classes sont surchargées et si les postes supprimés dans les RASED ne sont pas rétablis. Les animateurs ne sont pas toujours formés. Les activités périscolaires posent un problème de manque de locaux, sauf à mettre les enseignants en dehors de leur salle de classe où ils ont pourtant l'habitude de préparer leurs cours. Les équipements sont insuffisants. Les enfants souffrent d'une perte de repères entre les enseignants et les animateurs. Nous ne croyons donc pas à une meilleure réussite des enfants dans ces conditions.

Des problèmes se posent aussi pour les familles qui travaillent. Quand pourront-elles récupérer leurs enfants ? Enfin, des inégalités frappent les communes selon les moyens qu'elles peuvent mettre en oeuvre pour les activités périscolaires. D'ores et déjà, certaines communes ont décidé de rendre ces activités payantes.

Pour les personnels que nous représentons, la réforme marque une régression des conditions de vie et de travail. Selon les propres statistiques du ministère, le temps de travail et de préparation des enseignants représente un volume hebdomadaire de travail de 40 heures, auquel se rajoute une demi-journée de présence supplémentaire le mercredi matin. Du coup, les activités de formation et syndicales sont renvoyées au mercredi après-midi. Je souhaite enfin mentionner la responsabilité des enseignants vis-à-vis de leurs élèves, car c'est bien à l'enseignant qu'on s'adresse lorsque l'animateur est absent.

Nous sommes contre l'annualisation du temps de travail des enseignants remplaçants. Les activités pédagogiques complémentaires, à raison d'une heure par semaine, ne correspondent à rien : elles ont remplacé formellement, sans les remplacer concrètement, les heures de soutien scolaire, puisqu'il règne un grand flou sur la nature de ces activités. Pour les personnels territoriaux et contractuels, une nouvelle organisation a été mise en place sans contrepartie, ni concertation. La baisse du taux d'encadrement des activités périscolaires a été véritablement imposée par le Gouvernement, puisqu'il est passé outre l'opposition du Conseil d'État. Quant aux communes, elles n'ont bénéficié que d'une compensation partielle.

D'ores et déjà, des licenciements ont été opérés dans certains centres aérés les mercredi après-midi...

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion