Intervention de Marie-José Torrero

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 5 février 2014 : 1ère réunion
Audition de mmes anne-sophie benoit présidente de l'association nationale des directeurs de l'éducation des villes de france andev ornella de giudice vice-présidente de l'association et marie-josé torrero membre du conseil d'administration

Marie-José Torrero, membre du conseil d'administration de l'ANDEV :

Quels sont les points de vigilance et les perspectives ? Comme l'a souligné Anne-Sophie Benoit, cette réforme exige du temps, il ne faut donc pas être impatient. Bien des questions se posent, toutes appellent des réponses dont la mise en oeuvre est complexe. Quelle place faire aux parents, très attachés aux activités périscolaires ? Il faut communiquer, informer, se coordonner, mais aussi leur laisser une place dans la conception et la mise en oeuvre de la réforme, car elle est une occasion importante de définir de nouvelles activités pour les enfants.

Quelle place, ensuite, pour les enfants handicapés ? Quelles conséquences, par exemple, pour leurs accompagnants ? Nous manquons de visibilité, mais nous savons que c'est un enjeu de la réforme et qu'il faut y être vigilant.

Un point de vigilance accrue : les territoires ruraux, confrontés au problème des transports. Ces territoires offrent un très grand nombre d'activités possibles, grâce en particulier à la richesse de leur milieu naturel; mais les transports coûtent cher et les collectivités manquent de moyens.

Vigilance, encore, sur les classes maternelles : faut-il qu'elles aient le même rythme que les classes élémentaires ? Comment ménager le temps de la sieste ? Il faut regarder de près ces différents points.

Un travail est également à faire auprès des parents, qui décident au premier chef du rythme de vie de leurs enfants et sont les garants du sommeil régulier et suffisant des enfants, ce qui est déterminant pour leur épanouissement. Quel type d'action conduire auprès des parents ? Qui doit le faire ?

La mise en oeuvre de la réforme conforte la reconnaissance mutuelle des partenaires, des compétences et du champ d'intervention de chacun, en particulier les enseignants et les équipes des collectivités locales. Il apparaît clairement, aussi, que la réforme coûte cher aux collectivités locales - on parle de 150 euros par enfant -, alors que leurs ressources diminuent. C'est dans ce contexte d'alerte sur le financement que les complications introduites par l'État et par la caisse des allocations familiales (CAF) passent très mal auprès des collectivités. L'empilement des procédures peut dissuader des demandes de financement, au détriment de l'action, donc de l'intérêt des enfants.

Dernier point de vigilance à signaler : ne pas perdre de vue les objectifs même de la réforme, ses raisons premières, ainsi que la perspective initiale de l'appliquer jusqu'à la classe de sixième.

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