Intervention de Frédéric Oudea

Commission d'enquête Evasion des capitaux — Réunion du 17 avril 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Frédéric Oudéa président-directeur général du groupe société générale président de la fédération bancaire française et de Mme Ariane Obolensky directrice générale de la fédération bancaire française et de l'association française des banques

Frédéric Oudea, président-directeur général du groupe Société générale, président de la Fédération bancaire française :

Monsieur le sénateur, sur ce plan, nous quittons totalement le champ de la FBF et de la banque. Je serai extrêmement bref, et je répondrai simplement en tant que citoyen. Quoi qu'il en soit, en tant que citoyen, il me semble tout à fait légitime qu'un effort un peu exceptionnel soit exigé, dans la période que nous traversons tous, des ménages les plus aisés. Pour ma part, je ne suis plus salarié, j'ai rompu mon contrat de travail mais, en tant que président-directeur général, je perçois une rémunération significative et je conçois parfaitement que l'on me demande un effort.

Toutefois, en tant qu'observateur de la vie économique, je considère également que, au-delà d'un certain niveau de taxation, la fiscalité devient contreproductive. Pourquoi ? Parce que, dans les années à venir, les Etats vont entrer en concurrence les uns avec les autres sur le front de l'emploi, notamment pour attirer les investisseurs et les investissements étrangers. Or, à mes yeux, la France risque d'aller très au-delà des niveaux qui seront appliquées ailleurs : comme je le précisais concernant le concept de paradis fiscal, je constate que les récentes déclarations du gouvernement britannique vont plutôt dans le sens d'une réduction des taux d'imposition sur le revenu et sur les sociétés. J'observe cette même tendance en Allemagne. Lorsqu'elles devront déterminer où implanter un siège ou une activité, les entreprises prendront en compte ces critères-là !

La fiscalité appliquée aux particuliers, notamment aux cadres de haut niveau, est également à prendre en compte. L'enjeu, c'est tout de même de pouvoir attirer les salariés et des sièges sociaux sur notre territoire.

Ainsi, en tant que citoyen - je le répète, sur ce point, je ne m'exprime ni au nom de la FBF ni en tant que PDG du groupe Société générale - je dis oui à un effort supplémentaire, et c'est pour cette raison que j'ai signé cet appel. Cependant, j'ajoute : Attention à ne pas aller trop loin, parce que, à mon sens, le résultat final se solderait plutôt par la réduction voire la destruction de recettes fiscales.

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