Ce que vous dites, monsieur Prats, est, en théorie, tout à fait juste. Le problème, c'est que la note qui a été adressée à l'Autorité de contrôle prudentiel, qui recense déjà en détail presque toutes les informations qui permettent aujourd'hui de déclencher une information judiciaire, date du 23 décembre 2010.
Depuis cette date, depuis l'entrée en jeu de l'Autorité de contrôle prudentiel, puis, finalement, la publication d'informations dans la presse, puisque des confrères, Charlie Hebdo, Marianne et d'autres, ont fait écho à l'histoire des carnets du lait, par exemple, je peux vous dire, d'après les informations que j'ai obtenues de personnes travaillant à l'intérieur de la banque en question, que celle-ci a procédé à la destruction systématique de toute preuve. Durant ces deux années, il n'y a eu aucune perquisition, il n'y a eu aucune audition des quarante ou cinquante personnes qui sont nommément citées - avec les délits précis qu'elles ont commis - dans la note de synthèse qui a été communiquée à l'Autorité de contrôle prudentiel en décembre 2010.
C'est une justice qui, dans son rythme, et surtout dans son mode de procédure, a permis - mais cela a été vain, je peux vous le dire - la tentative de destruction de toutes les preuves. Cela pose quand même un vrai problème de justice.