Intervention de Magalie Reghezza

Mission d'information Sécurité sociale écologique — Réunion du 24 février 2022 à 9h30
Audition de Mme Corinne Le quéré présidente du haut conseil pour le climat

Magalie Reghezza, membre du Haut conseil pour le climat :

Nous constatons que, hormis sur les plans de submersion marine, la question du changement climatique n'est pas prise en compte. Aussi, afin de progresser au niveau de la planification, il serait possible, lors de la mise à jour des plans de prévention des risques, d'intégrer plusieurs scénarii relatifs au changement climatique. Nous pourrions également travailler sur un certain nombre de territoires prioritaires, ou sur des territoires identifiés à l'aide de Caisse centrale de réassurance (CCR).

Il convient par ailleurs de noter que les territoires ne sont pas tous impactés de la même manière par le changement climatique. Certains sont très exposés à des risques extrêmes, représentant un danger réel pour les vies humaines. D'autres territoires sont, en revanche, la cible d'évènements récurrents qui fragilisent sur le long terme les infrastructures territoriales.

Aussi, l'objectif n'est pas de créer un nouveau document, mais plutôt d'imposer, lors de la réactualisation de ceux qui existent, la prise en compte du climat qui change. Cette démarche nécessiterait un rapprochement des prévisions climatiques et des données démographiques.

En ce qui concerne l'opposabilité, celle-ci est nécessaire, mais pas toujours simple. En effet, dans de nombreux cas, les territoires sont déjà construits. Toutefois, des actions sont possibles dans le cadre du renouvellement urbain, de la rénovation, et de la réhabilitation notamment des réseaux dits « critiques ». Ainsi, le changement climatique et ces impacts doivent être pris en compte dans le droit de l'urbanisme, dans la construction, et dans l'acquisition foncière.

Il arrive parfois que la main d'oeuvre qualifiée soit trop peu suffisante pour entreprendre ces démarches. Les régions peuvent alors agir sur la formation professionnelle, dans les lycées et dans le bassin d'emploi.

Quoi qu'il en soit, il me semble important d'éviter l'écueil rencontré lors les diagnostics territoriaux sur les plans de prévention des risques. En effet, dans une logique de politique du chiffre, ce sont alors les petits bassins versants qui avaient d'abord été traités sans qu'aucun effort de priorisation ne soit mis en oeuvre.

Or, le Centre européen des risques d'inondation a remis un rapport sur la priorisation de la connaissance du risque. La question se pose de savoir qui doit être prioritaire, tout en sachant que les évènements les plus dommageables ont eu lieu en dehors des territoires à risque important d'inondation (TRI).

Il s'agit là d'un sujet important car nous savons que les territoires ruraux et ceux d'outre-mer sont très concernés par ces problématiques, mais qu'ils n'auront pas forcément les moyens d'effectuer ces diagnostics.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion