Je ne répondrai pas à cette dernière question qui relève aussi du législateur...
Le bien-être au travail est essentiel. À l'IGPN nous recommandons d'ailleurs de parler de bien-être au travail plutôt que de risques psycho-sociaux. Quand on demande à un chef de service ce qu'il peut faire pour éviter les suicides, il est un peu démuni, mais si on demande comment améliorer les conditions de travail, chacun a des idées, un dialogue positif s'installe, qui améliore les choses.
Vous soulignez le décalage entre la réalité du métier et sa représentation. Les sociologues, comme M. Dominique Monjardet, ont étudié le sujet et révélé un sentiment d'émoussement au travail.
Entendre dire que des agents s'ennuient m'attriste. Il n'est évidemment pas agréable de passer des heures debout dans un poste de garde, avec un gilet pare-balles et un casque qui pèsent lourds et provoquent l'apparition de troubles musculo-squelettiques...Mais la mission de la police n'est-elle pas aussi de protéger certains lieux ? Il y a des tâches plus pénibles que d'autres. Pour sortir de ce cercle vicieux, l'essentiel est d'assurer une rotation sur les postes et de ne pas affecter toujours les mêmes aux mêmes missions.
Vous avez raison d'être surpris qu'on lance une expérimentation sur le dialogue opérationnel. Toutefois, la pression est aujourd'hui telle dans les services, à cause des missions, des suppressions de postes, des règles qui nous sont imposées, à juste titre, que les moments de convivialité et de dialogue ont disparu.