Intervention de Jean-Paul Garcia

Commission d'enquête sur la lutte contre le dopage — Réunion du 3 avril 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-Paul Garcia directeur de la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières au ministère de l'économie et des finances

Jean-Paul Garcia, directeur de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières au ministère de l'économie et des finances :

Oui et non... La direction du renseignement douanier est une équipe statique. Une équipe tient lieu d'observatoire des médicaments. Elle compte trois personnels de catégorie A qui développent des liens avec l'industrie du médicament, mais aussi avec les services travaillant sur ce thème. Ces trois inspecteurs sont des analystes qui font plus de la diplomatie que de la saisie.

Il n'existe pas aujourd'hui d'équipe d'intervention au sein de la direction des opérations spécialisée dans les médicaments ou les produits dopants.

L'affaire Festina nous a relativement fait du tort sur le plan opérationnel... Tout récemment encore, le Tour de France passait par la Savoie. À la frontière suisse, des douaniers discutaient à bâtons rompus avec une équipe d'Europe 1 : ceci nous a valu une intervention au plus haut niveau de l'État, pour dire qu'on ne souhaitait pas voir de douaniers sur le Tour de France ! Je ne suis donc pas certain que l'affaire Festina ait été très porteuse pour développer une compétence douanière dans la lutte contre les produits dopants -au moins dans le cyclisme !

En 2012, 320 611 unités de produits dopants ont été saisies, soit 14 kilogrammes, ainsi que 73 180 doses d'hormones de croissance. Ces résultats sont globalement similaires à ceux de 2011, et figurent sur la clé USB que j'ai remise. On y cite d'ailleurs l'affaire Festina, qui est restée l'une des plus belles, mais également le cas du cycliste lituanien dont la femme a été inquiétée. Beaucoup d'affaires ont trait au cyclisme, mais de nombreux sports sont concernés, notamment le culturisme pratiqué dans les clubs. La dernière saisie opérée aux Sables d'Olonne a représenté 10 000 doses de produits ; elle concernait un fonctionnaire de police de région parisienne qui pratiquait le culturisme en amateur et se faisait envoyer ces produits chez sa mère, aux Sables d'Olonne.

Une des particularités des produits dopants, lorsqu'ils sont efficaces, sont les effets secondaires ; dans cette affaire, nous avons également saisi un certain nombre de produits à finalité érectile et un certain nombre d'hormones contrecarrant les effets négatifs des hormones sur le corps humain.

Les affaires les plus emblématiques concernent le cyclisme mais pas seulement ; il y a aussi eu une intervention en coopération avec la fédération française d'haltérophilie et nous nous sommes également intéressés tout récemment au football et au rugby.

Le président de la Fédération internationale de football association (FIFA), Sepp Blater, évoque une infime minorité de contrôles positifs et estime que les contrôles devraient être renforcés...

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