Intervention de Jean-Paul Garcia

Commission d'enquête sur la lutte contre le dopage — Réunion du 3 avril 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-Paul Garcia directeur de la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières au ministère de l'économie et des finances

Jean-Paul Garcia, directeur de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières au ministère de l'économie et des finances :

Le service Cyberdouane a été créé à la fin des années 1990. Son nom est plus récent. Il s'agit d'une vitrine, d'un service de veille sur Internet qui compte dix personnes et qui a vocation à se développer, mais qui bénéficie d'une capacité de traitement assez limitée. Nous sommes actuellement en train d'installer la fibre optique à Ivry, pour permettre à ce service de travailler comme il faut. C'est une parenthèse sur l'intérêt qu'il y a à placer les administrations à l'extérieur et, si possible, loin des centres qui supervisent leur travail...

Les dix spécialistes de Cyberdouane ont une double spécialité. Ce ne sont pas des hackers, mais des fonctionnaires des douanes, qui se sont formés assez jeunes, parce qu'ils en avaient le goût. Ils assurent une veille sur la quasi-totalité des sites d'échange ou d'achat et de vente, comme eBay ou Amazon, mais aussi sur des sites moins connus. L'idée consiste à se présenter comme un acheteur potentiel. Jusqu'à 2011, il ne nous était pas possible de recourir à des « coups d'achat ». Cette capacité juridique mérite d'être testée jusqu'au bout, l'un de nos soucis majeurs étant les magistrats, qui vont ensuite avoir à connaître de nos affaires. Très souvent, les magistrats sont prompts à dégainer l'excuse de la provocation pour ne pas aller au bout de l'affaire. Il est arrivé -et il arrivera probablement encore- que les procédures des agents des douanes ne tiennent pas, la majorité des magistrats sont d'une rigueur extrême en la matière...

Aucun coup d'achat n'a pu être réalisé sur des produits dopants parce que nous n'avons pas encore fait sauter le verrou de l'anonymat. Beaucoup de truands peuvent acheter des produits de manière anonyme : nous n'y sommes pas encore parvenus. Nous y travaillons mais les sites que nous avons attaqués -principalement dans le domaine de la vente de tabac mais aussi du médicament- n'ont pas validé les cartes anonymes avec lesquelles nous nous proposions de valider nos achats, le système de vérification ayant été très opérationnel. C'est un sujet sur lequel nous travaillons et que nous allons résoudre : si nos adversaires peuvent le faire si facilement, je ne vois pas pourquoi nous ne le pourrions pas.

Nous sommes dans une double transition, avec une capacité de surveillance qui monte en puissance, alors que le service existe depuis une bonne quinzaine d'années, et un problème pratique dans le domaine des coups d'achat.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion