Vous nous avez dit que la façon dont les médias rendent compte des événements sportifs favorise la conception du sport qui se développe actuellement.
Vous appelez de vos voeux des sanctions contre les sportifs qui se dopent... Je suis très heureux que vous ayez reconnu qu'on avait sacrifié le cyclisme, qui a connu quelques problèmes, mais qu'on ne parlait pas des autres sports. L'état d'esprit est toutefois en train de changer. Comme dans beaucoup d'autres cas, plus on cherche, plus on trouve !
J'ai en mémoire l'affaire Festina : Virenque a été suspendu ; il a accompli sa peine et est revenu dans le Tour de France plus populaire que jamais ! Il s'est donc bien passé quelque chose. Les médias ont soutenu à nouveau sa performance... Je suis étonné qu'aucun journal ne se soit jamais posé la question de la qualité de la performance ! Pour un béotien -que je ne suis pas- l'absence de dopage ne peut se traduire que par une baisse de la performance ! Or, on nous dit que le dopage est très rare, mais jamais les performances n'ont été aussi importantes et réalisées par le plus grand nombre !
Dernièrement, lors d'une compétition, le quinzième cycliste a gravi le col aussi vite qu'Armstrong ! On nous affirme qu'il n'existe plus de dopage en athlétisme : les athlètes n'ont jamais aussi vite couru le 100 mètres ! Vous évoquez le spectacle sportif pour expliquer le recours au dopage : qui voit la différence entre un cycliste qui grimpe un col à 21 kilomètres à l'heure, et un autre qui va à 23 kilomètres à l'heure, ou entre un coureur qui remporte les 100 mètres en 9,9 secondes ou en 10,3 secondes ? La qualité du spectacle sportif est certainement la même ! Les médias n'ont-ils pas un rôle à jouer pour expliquer la qualité de la performance ?