Nous n'avons aucun intérêt à agir d'une façon qui nous ferait perdre la confiance des utilisateurs. De même qu'une compagnie aérienne n'est rien sans passager, Facebook n'est rien sans ses utilisateurs. La question n'est pas de savoir si nous avons fait des erreurs. Nous le savons ; des erreurs ont été faites. Mais des compagnies aériennes connaissent des tragédies aériennes et s'en remettent. Toutes les entreprises sont confrontées à des crises graves, entamant la confiance, et elles doivent y répondre.
Je ne commenterai pas l'article du New York Times ni vos commentaires sur le fait de savoir si Mark Zuckerberg aurait ou non menti.
En 2016, l'élection américaine a montré à quel point les outils que nous avions conçus pouvaient être détournés en période électorale. Qu'avons-nous fait depuis ? Nous avons mis en place des équipes qui travaillent à temps plein contre ces menaces. Nous détectons régulièrement des comportements de manipulation - en période électorale ou hors période électorale - et faisons tomber les pages concernées. Nous avons également rencontré les autorités françaises et mis en place un dispositif spécial pour les élections. Aux États-Unis, le recours aux publicités se fait dans un contexte différent. Nous nous sommes rendus compte lors de l'élection de 2016 que les publicités sur un réseau social pouvaient être utilisées pour cibler des personnes afin d'orienter leurs convictions politiques. Nous avons mis en place des mesures, permettant d'archiver ces publicités, de connaître l'identité des émetteurs ainsi que les montants dépensés. Nous visons un « phénomène vampire » : lorsque vous braquez la lumière sur quelque chose, vous espérez que le phénomène s'arrête. La loi sur la manipulation de l'information a repris ces dispositions pour la France et les a renforcées. Nous avons également pris nos responsabilités et mis en place les mêmes dispositions à l'échelle européenne, en l'absence d'ailleurs d'une réglementation européenne harmonisée en la matière. En tant qu'entreprise privée, nous avons donc dû prendre des mesures relevant sans doute de la sphère publique. Nous ne pouvons qu'inviter les pouvoirs publics européens à régler ces questions.
Face aux « fake news », nous avons également signé des partenariats avec des Fact Checkers - notamment Le Monde et l'AFP. Est-ce que cela empêchera ces phénomènes de se reproduire ? Personne ne peut le dire, mais nous faisons tout pour que cela n'arrive pas.
Vous regrettez le fait que Mark Zuckerberg ne viennent pas aux convocations parlementaires. Laissez-moi vous rappeler qu'il est venu s'exprimer devant le Congrès américain et le Parlement européen la même année.