Mark Zuckerberg n'a fait aucune difficulté pour venir s'exprimer devant le Parlement européen, qui représente plus de 500 millions d'individus. Il a répondu aux questions posées par tous les groupes politiques et cette rencontre s'est faite dans un climat collaboratif. Je ne suis pas en capacité de vous dire comment il prend la décision de s'exprimer devant tel ou tel parlement. En revanche, pour l'Union européenne, il l'a fait devant le Parlement européen, et je suis sûr que personne dans cette salle ne remet en cause la légitimité de cette institution.
Vous m'interrogez sur une décision juridique allemande. Je ne dispose pas à cet instant des informations nécessaires pour répondre à cette question technique, car je suis en charge des affaires publiques de Facebook en France. En revanche, je reviendrai vers vous à la suite de cet entretien avec les éléments nécessaires.
Vous évoquez également l'opportunité de scinder Facebook en plusieurs entités. La réponse que je vais vous faire est proche de celle de Nick Clegg. Le droit de la concurrence a pour but d'éviter des abus notamment sur les prix, et permettre aux consommateurs d'avoir accès à des produits divers. Facebook ne doit pas être considéré comme un bloc monolithique. Nous ne sommes pas numéro un pour la messagerie, la vidéo ou encore en place de marché (market place). Lorsqu'on parle de concurrence, il faut regarder le périmètre des activités concernées.
En outre, le droit de la concurrence n'est pas conçu pour sanctionner le succès. Il y a deux milliards et demis d'utilisateurs de Facebook, un milliard d'Instagram et un milliard de Whatsapp. Même si les différents services étaient séparés, ils continueraient à former chacun d'entre eux, des gros blocs. Les problèmes seraient les mêmes. Le droit de la concurrence n'est pas la réponse à tous les problèmes de sûreté.